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Texte à méditer :  Ceux qui brûlent des livres finissent tôt ou tard par brûler des hommes.  Heinrich Heine
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Hors des sentiers battus
L'utilité (ou l'inutilité) de la justice
  "Que sont la fureur et la violence de la guerre, sinon une suspension de la justice entre parties belligérantes, qui perçoivent que cette vertu ne leur est plus d'aucune utilité ni d'aucun avantage ? Les lois de la guerre, qui succèdent alors à celles de l'équité et de la justice, sont des règles calculées pour l'avantage et l'utilité, dans l'état particulier où se trouvent à ce moment-là les hommes [...] Inversons, dans n'importe quelle circonstance significative, la situation des hommes, produisons l'extrême abondance ou l'extrême nécessité, implantons dans le coeur humain la modération parfaite et la parfaite humanité, ou bien la rapacité et la malice achevées : en rendant la justice totalement inutile, on en détruit totalement, par là même, l'essence, et l'on en suspend l'obligation pour l'humanité."
 
Hume, Enquête sur les principes de la morale, III, GF-Flammarion, 1991, p. 90. 


   "Les lois pour être justes doivent avoir pour but invariable l'intérêt général de la société, c'est-à-dire, assurer au plus grand nombre des citoyens les avantages pour lesquels ils se sont associés. Ces avantages sont la liberté, la propriété, la sûreté. La liberté est la faculté de faire pour son propre bonheur tout ce qui ne nuit pas au bonheur de ses associés, en s'associant chaque individu a renoncé à l'exercice de la portion de sa liberté naturelle qui pourrait préjudicier à celle des autres. L'exercice de la liberté nuisible à la société se nomme licence. La propriété est la faculté de jouir des avantages que le travail et l'industrie ont procurés à chaque membre de la société. La sûreté est la certitude que chaque membre doit avoir de jouir de sa personne, et de ses biens sous la protection des lois tant qu'il observera fidèlement ses engagements avec la société.
  La justice assure à tous les membres de la société la possession des avantages ou droits qui viennent d'être rapportés. D'où l'on voit que sans justice la société est hors d'état de procurer aucun bonheur. La justice se nomme aussi équité, parce qu'à l'aide des lois, faites pour commander à tous, elle égalise tous les membres de la société, c'est-à-dire les empêche de se prévaloir les uns contre les autres de l' inégalité que la nature ou l' industrie peuvent avoir mis entre leurs forces."
 
Paul-Henri Thiry D'Holbach, Système de la nature, 1770, 1ère partie, Chapitre IX, in Œuvres philosophiques complètes, tome II, Éditions Alive, 1999, p. 251-252.

 
 "Je soutiendrai que les personnes placées dans la situation initiale choisiraient deux principes assez différents. Le premier exige l'égalité dans l'attribution des droits et des devoirs de base. Le second, lui, pose que des inégalités socio-économiques, prenons par exemple des inégalités de richesse et d'autorité, sont justes si et seulement si elles produisent, en compensation, des avantages pour chacun et, en particulier, pour les membres les plus désavantagés de la société. Ces principes excluent la justification d'institutions par l'argument selon lequel les épreuves endurées par certains peuvent être contrebalancées par un plus grand bien, au total. Il peut être opportun, dans certains cas, que certains possèdent moins afin que d'autres prospèrent, mais ceci n'est pas juste. Par contre, il n'y a pas d'injustice dans le fait qu'un petit nombre obtienne des avantages supérieurs à la moyenne, à condition que soit par là même améliorée la situation des moins favorisés. L'idée intuitive est la suivante : puisque le bien-être de chacun dépend d'un système de coopération sans lequel nul ne saurait avoir une existence satisfaisante, la répartition des avantages doit être telle qu'elle puisse entraîner la coopération volontaire de chaque participant, y compris des moins favorisés."
  
John Rawls, Théorie de la justice, I, 3, « Points », Seuil, 1997, p. 41.
 

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Date de création : 28/07/2011 @ 09:16
Dernière modification : 21/02/2012 @ 10:34
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