* *

Texte à méditer :   De l'amibe à Einstein, il n'y a qu'un pas.   Karl Popper
* *
Figures philosophiques

Espace élèves

Fermer Cours

Fermer Méthodologie

Fermer Classes préparatoires

Espace enseignants

Fermer Sujets de dissertation et textes

Fermer Elaboration des cours

Fermer Exercices philosophiques

Fermer Auteurs et oeuvres

Fermer Méthodologie

Fermer Ressources en ligne

Fermer Agrégation interne

Hors des sentiers battus
L'apprentissage du langage
  "Sur le chemin de la vie, je passai de la première enfance à la seconde […]. Je n'étais plus le marmot sans parole, mais déjà l'enfant qui sait parler. De cet âge j'ai le souvenir, et depuis j'ai compris comment j'avais appris à parler. Rien d'un enseignement où des grandes personnes m'auraient instruit des mots avec ordre et méthode, comme plus tard on fit des lettres de l'alphabet. J'apprenais moi-même, grâce à l'intelligence que vous m’avez donnée, mon Dieu, quand je voulais exprimer les sentiments de mon cœur par des cris, des plaintes et des gestes divers, afin qu'on fît ce que je voulais; mais je ne pouvais traduire tout ce que je voulais ni me faire entendre de tous ceux que je voulais. Alors, je captais par la mémoire les noms que j'entendais donner aux choses, et qui s'accompagnaient de mouvements vers les objets; je voyais et je retenais que l'objet avait pour nom le mot qu'on proférait, quand on voulait le désigner. Cette volonté se découvrait à moi par les mouvements du corps, par ce langage naturel à toutes les nations, qui consiste en jeux de physionomie, clins d'yeux, gestes, ton de la voix, truchement de l'âme, soit qu'elle demande, possède, regrette, ou essaie d’éviter. Ainsi, ces mots que je comprenais, que différentes phrases me faisaient entendre fréquemment, à leurs places respectives, je comprenais peu à peu leur signification, et ils me servaient à exprimer mes volontés d'une bouche déjà rompue à les prononcer.
  C'est ainsi que je commençais à échanger avec les personnes de mon entourage les signes de mes volontés, et que j'entrai plus avant dans la société orageuse des hommes, soumis à l'autorité de mes parents et aux caprices de mes aînés."

Augustin, Les confessions, Livre I, Chapitre 8, tr. Fr. Joseph Trabucco, GF, p. 23-24.

Date de création : 17/02/2012 @ 15:10
Dernière modification : 17/02/2012 @ 15:10
Catégorie :
Page lue 5773 fois

Recherche



Un peu de musique
Contact - Infos
Visites

   visiteurs

   visiteurs en ligne

^ Haut ^