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Hors des sentiers battus
Vieillir
 "Être jeune […] n'est pas tant avoir vingt ans que se sentir en plein épanouissement de ses forces, se sentir en pleine marche en avant. C'est l'époque de projets non limités par le temps à venir. Il n'y a qu'une seule formule qui compte, c'est : « Tout ce que j'aurai encore le temps de réaliser dans la vie. » On sent qu'on progresse, on sent qu'on va de l'avant, on sait qu'on s'éloigne du point de départ, mais la pensée qu'en même temps on approche de la fin ne vient troubler en aucune façon le sentiment radieux d'être jeune.
 Vieillir, par contre, c'est s'arrêter et rester en arrière, c'est être obligé de réfléchir à « tout ce qu'on n'aura plus le temps de faire dans la vie », c'est se sentir approcher de la fin.
 C'est ainsi que le sentiment d'approcher de la fin fait irruption un jour dans notre âme. Nous savons alors ce que veut dire « vieillir ».
 Cela ne signifie pas qu'une fois le contact pris avec ce sentiment, nous vivions constamment sous son emprise. Notre élan personnel, notre activité le contrebalancent largement ; il n'exclut pas non plus la possibilité d'une vieillesse sereine. Il n'empêche qu'il nous dévoile le sens de « vieillir » et  « d'approcher de la mort » et qu'il est susceptible d'intervenir plus ou moins puissamment dans notre vie.
 Récapitulons encore une fois les traits essentiels de ce phénomène particulier : je reste en arrière, je ne suis plus la vie ambiante dans le rythme de son épanouissement, elle va plus vite que moi, elle me dépasse, je m'en sépare de ce fait, je suis impuissant à suivre sa marche en avant. Ce sont là, en fin de compte, également un sentiment de décalage de notre propre vie par rapport au devenir ambiant ainsi qu'un sentiment d'impuissance et bien souvent de détresse qui se trouvent à la base du phénomène étudié."
 
Eugène Minkowski, Le temps vécu, 1933, PUF, 1995, p. 290-291.

Date de création : 07/06/2013 @ 08:32
Dernière modification : 07/06/2013 @ 08:43
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