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Texte à méditer :  Aucune philosophie n'a jamais pu mettre fin à la philosophie et pourtant c'est là le voeu secret de toute philosophie.   Georges Gusdorf
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Hors des sentiers battus
Ce que présuppose la logique

  "On peut […] affirmer que la logique -et avec elle simultanément toutes les sciences et les technologies – présuppose une  éthique, en tant que condition de possibilité. C'est ce que montrent les réflexions suivantes.
  La validité logique des arguments ne peut pas être contrôlée sans présupposer en principe une communauté de penseurs capables de parvenir à une compréhension intersubjective et à la formation d'un consensus. Même le penseur qui, de fait, est solitaire, ne peut expliciter et soumettre son argumentation à l'examen que pour autant qu'il est capable d'intérioriser la discussion d'une communauté  potentielle  d'argumentation  dans  le  « dialogue  – critique – de l'âme avec elle-même » (Platon). Il s'avère ainsi que la validité de la pensée solitaire est principiellement dépendante de la justification des énoncés linguistiques dans la communauté effective d'argumentation. Il n'est pas possible pour un seul être de suivre une règle et de valider sa pensée dans le cadre d'un « langage privé ». La pensée est bien plutôt publique par principe. C'est ainsi que je voudrais interpréter, dans notre contexte, la thèse bien connue du dernier Wittgenstein.
  En même temps qu'une communauté effective d'argumentation, la justification logique de notre pensée présuppose cependant aussi l'obéissance à une norme morale fondamentale. Mentir, par exemple, rendrait manifestement impossible  le dialogue des  sujets argumentants. Mais cela vaut déjà aussi quand on refuse la compréhension critique, ainsi que la justification et l'explication des arguments. En bref, la communauté d'argumentation présuppose la reconnaissance de tous les membres en tant que partenaires de discussion à l'égalité de droits.
  Or, comme toutes les énonciations linguistiques et en outre toutes les actions et expressions corporelles humaines (en tant qu'elles sont verbalisables) peuvent être comprises comme des arguments virtuels, la norme fondamentale de la « reconnaissance » de tous les hommes en tant que « personnes » (au sens de Hegel) est virtuellement impliquée par la norme de la reconnaissance réciproque des partenaires de la discussion. Autrement dit, tout être capable de communication linguistique doit être reconnu comme une personne, du fait que dans toutes ses actions et énonciations il est un partenaire de discussion virtuel et du fait que la justification illimitée de la pensée ne peut renoncer à aucun partenaire de discussion et à aucune de ses contributions virtuelles à la discussion. C'est cette exigence d'une reconnaissance réciproque des personnes en tant que sujets de l'argumentation logique, et non le seul usage logiquement correct de l'entendement de l'individu, qui justifie à mon avis que l'on parle d'une « éthique de la logique »."

 

Karl-Otto Apel, Sur le problème d'une fondation rationnelle de l'éthique à l'âge de la science: l'a priori de la communauté communicationnelle et les fondements de l'éthique, tr. fr.  R.  Lellouche,  Lille,  Presses Universitaires de Lille, 1987, p. 90.

 

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Date de création : 26/01/2015 @ 09:03
Dernière modification : 26/01/2015 @ 09:06
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