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Hors des sentiers battus
Les lois mémorielles

  "Persévérer dans la prolifération de ces lois mémorielles, ce serait aussi méconnaître la différence entre mémoire et histoire et donner la prépondérance à la première. Cette distinction est un des enjeux de la présente controverse. Elles ne se confondent point ; il leur arrive même d'être en contradiction. Les mémoires sont naturellement particulières, l'histoire tend à être générale. Celles-ci sont affectives, l'histoire se situe dans un ordre rationnel. En faisant campagne pour obtenir une loi qui les reconnaisse, les mémoires cherchent à devenir histoire. Étant plurielles, ces lois concourent au démembrement de la mémoire nationale. Elles encouragent ce qu'on appelle le communautarisme. Elles engendrent aussi l'émiettement de la loi qui ne devrait concerner que la généralité. Si on ne porte pas un coup d'arrêt à ce processus, il y aura bientôt autant de dispositions que de minorités qui estiment avoir été maltraitées, entendent obtenir réparation, et assez bien organisées pour que les élus du peuples croient habile ou utile pour leur propre carrière de donner satisfaction à leurs revendications."

 

René Rémond, "Pourquoi abroger les lois mémorielles ?", in Devoir de mémoire ? Les lois mémorielles et l'histoire, Myriam Bienenstock (dir.), Éd. De l'éclat, 2014, p. 174-175.


 

 "Au-delà des considérations juridiques sur lesquelles je vais revenir, j'ai toujours pensé, en effet, qu'il y avait dans ces lois une expression très profonde de la souffrance humaine.

  C'est d'ailleurs pourquoi, plutôt que de « lois mémorielles », j'ai parfois envie de parler de « lois compassionnelles », Il faut en effet mesurer, pour ma part la vie me l'a appris, ce que peut signifier, pour les descendants de victimes de crimes contre l'humanité, un déni de mémoire. Ce refus de l'existence de ce qui fut frôle l'intolérable. Et c'est bien une compassion devant des souffrances qu'a exprimée le Parlement français au moyen des quatre lois qu'il a votées au cours des dernières années, et qui se rapportaient au génocide juif perpétré par les nazis, au massacre des Arméniens par les Turcs, à la traite transatlantique et à l'esclavage, enfin à la douleur particulière ressentie, au regard de certaines attitudes, par les pieds-noirs et les harkis."

 

  "Audition de Robert Badinter par la Commission d'information sur les questions mémorielles (séance du 4 novembre 2008)", in Devoir de mémoire ? Les lois mémorielles et l'histoire, sous la direction de Myriam Bienenstock, Éd. de l'éclat, 2014, p. 188.

 

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Date de création : 04/03/2019 @ 08:53
Dernière modification : 04/03/2019 @ 08:54
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