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Texte à méditer :  Il n'y a rien de plus favorable à la philosophie que le brouillard.  Alexis de Tocqueville
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Hors des sentiers battus
Désir et amour

  "Que donc l'amour soit un certain désir, c'est évident pour tout le monde. Mais nous savons aussi que même ceux qui ne sont pas amoureux désirent les belles choses. Comment dès lors distinguerons-nous celui qui est amoureux de celui qui ne l'est pas ? Il faut considérer qu'en chacun de nous deux principes commandent et dirigent, et que nous les suivons là où ils nous emmènent : l'un est un désir inné des plaisirs, l'autre est une opinion acquise, qui aspire le meilleur. Ces deux principes en nous, tantôt sont en accord,  tantôt se combattent ; et tantôt c'est l'un, tantôt c'est l'autre qui l'emporte. Lorsque notre jugement nous mène au meilleur au moyen de la raison et l'emporte, son empire sur nous a pour nom tempérance. En revanche, lorsque le désir nous tire de manière irrationnelle vers les plaisirs et commande en nous, son règne est appelé démesure. Or la démesure a plusieurs noms, car elle a de multiples parties et formes, et celle des formes qui prédomine sert à nommer celui qui en est atteint – un nom qu'il n'est ni beau ni convenable de porter. Lorsque le désir qui l'emporte sur le calcul du meilleur et sur les autres désirs, a pour objet la nourriture, il s'appelle gloutonnerie, et il donne ce même nom à celui qui en est atteint. Mais lorsque le désir exerce sa puissance tyrannique dans le domaine de l'ivresse, et qu'il mène de ce côté celui qui en est atteint, le nom qui convient à l'état de ce dernier est évident. Et ainsi de suite pour les autres noms parents de ceux-ci, noms de désirs eux-mêmes apparentés les uns aux autres : lorsqu'un désir toujours domine, on voit de façon évidente de quelle manière il convient d'attribuer un nom. Or quel désir visait tout ce que je viens de dire, c'est sans doute déjà manifeste, mais ce qui est dit est plus clair que ce qui ne l'est pas : le désir privé de raison qui, l'emportant sur l'élan du jugement vers la rectitude, nous mène du côté du plaisir qu'offre la beauté, et qui, fortement renforcé à son tour par les désirs de la même famille dont l'objet est la beauté des corps, vainqueur, nous entraîne vers celle-ci – ce désir, recevant son nom de sa force, est appelé amour."

 

Platon, Phèdre, 237d-238c, tr. fr. Létitia Mouze, Le Livre de Poche, 2012, p. 219-221.



  "Le penchant de l'instinct est indéterminé. Un sexe est attiré vers l'autre, voilà le mouvement de la nature. Le choix, les préférences, l'attachement personnel sont l'ouvrage des lumières, des préjugés, de l'habitude ; il faut du temps et des connaissances pour nous rendre capables d'amour, on n'aime qu'après avoir jugé, on ne préfère qu'après avoir comparé. Ces jugements se font sans qu'on s'en aperçoive, mais ils n'en sont pas moins réels. Le véritable amour, quoi qu'on en dise, sera toujours honoré des hommes ; car, bien que ses emportements nous égarent, bien qu'il n'exclue pas du cœur qui le sent des qualités odieuses et même qu'il en produise, il en suppose pourtant toujours d'estimables sans lesquelles on serait hors d'état de le sentir. Ce choix qu'on met en opposition avec la raison nous vient d'elle ; on a fait l'amour aveugle parce qu'il a de meilleurs yeux que nous, et qu'il voit des rapports que nous ne pouvons apercevoir. Pour qui n'aurait nulle idée de mérite ni de beauté, toute femme serait également bonne, et la première venue serait toujours la plus aimable. Loin que l'amour vienne de la nature, il est la règle et le frein de ses penchants".

 

Jean-Jacques Rousseau, Émile, livre IV, in Œuvres complètes, Paris, Pléiade, p. 493-494.



  "Il n'y a rien de si fécond dans notre vie intime que le sentiment amoureux ; au point qu'il en vient à être le symbole de toute fécondité. De l'amour, bien des choses naissent ainsi dans le sujet : des désirs, des pensées, des volitions, des actes ; mais tout ce qui naît de l'amour, comme le fruit d'une semence, n'est pas l'amour lui-même, tout cela présuppose bien plutôt l'existence de l'amour. Ce que nous aimons, bien évidemment, nous le désirons aussi en un certain sens, d'une certaine manière ; mais, en revanche, il est notoire que nous désirons bien des choses que nous n'aimons pas, à l'égard desquelles nous sommes indifférents sur le plan sentimental. Désirer un bon vin n'est pas l'aimer ; le morphinomane désire la drogue en même temps qu'il la hait pour son action nocive.
  Mais il y a une autre raison, plus rigoureuse et plus fine, de séparer amour et désir. Le désir de quelque chose, c'est en définitive la tendance à la possession de ce quelque chose ; possession signifie alors, d'une manière ou d'une autre, que l'objet entre dans notre orbite et vient en quelque sorte faire partie de nous. Aussi le désir meurt-il automatiquement quand on obtient la possession ; il s'épuise en se satisfaisant. L'amour en revanche est un éternel insatisfait. Le désir a un caractère passif et, en toute rigueur, ce que je désire quand je désire, c'est que l'objet vienne à moi. Je suis un centre de gravitation, où j'attends que les choses viennent tomber. Au contraire, dans l'amour tout est activité [...]. L'amour ne consiste pas en ce que l'objet vienne à moi ; c'est moi qui vais à l'objet et qui suis en lui. Dans l'acte amoureux, la personne sort d'elle-même : c'est peut-être le plus grand essai que la Nature fasse pour que chacun sorte de soi-même vers autre chose. Ce n'est pas elle qui gravite vers moi, c'est moi qui gravite vers elle."

 

José Ortega y Gasset, Études sur l'amour, 1926, tr. C. Pierre, Rivages poche/Petite Bibliothèque, 2004, p. 31-32.
 

  "Qu'est-ce […] que l'amour ? J'évoquai […], la définition de Platon, selon laquelle l'amour est désir et le désir est manque. Terminons sur la définition de Spinoza. Ce dernier serait d'accord avec Platon pour dire que l'amour est désir ; mais assurément pas pour dire que le désir est manque. Pour Spinoza, le désir n'est pas manque, le désir est puissance : puissance d'exister, puissance d'agir, puissance de jouir et de se réjouir. Puissance, donc, par exemple au sens où l'on parle de la puissance sexuelle, mais pas seulement. Sexuellement, ce n'est certes pas la même chose d'être frustré et d'être puissant. Mais pas la même chose non plus de manquer de nourriture (souffrir de la faim) et d'avoir la puissance de jouir de ce qu'on mange (manger de bon appétit). Au fond, être platonicien, c'est réduire l'appétit (la puissance de jouir de ce qu'on fait) à la faim (au manque de ce qu'on n'a pas) : c'est n'avoir envie de manger que lorsqu'on a faim, voire, à la limite, que lors­que la nourriture n'est pas là, c'est n'avoir envie de faire l'amour que lorsqu'on est en manque, voire, à la limite, que lorsqu'on est seul... Une philosophie pour temps de disette, si vous voulez ... Mais, par temps de disette, il y a sans doute mieux à faire que de la philosophie. Le désir selon Spinoza, ce serait plutôt cette force en nous qui nous permet de manger de bon appétit, d'agir de bon appétit, d'aimer de bon appétit. Cela n'empêche pas le sage d'avoir faim, parfois ou souvent ; mais redouble son plaisir, lorsqu'il mange. La faim est un manque, une souffrance, une faiblesse, un malheur ; l'appétit, une puissance et un bonheur. C'est ce qu'a perdu l'anorexi­que, le peine-à-jouir, le déprimé, celui qui ne sait plus jouir de ce qu'il mange, de ce qu'il fait, de ce qui est. Ce n'est pas le manque qui lui manque ; c'est la puissance de jouir de ce qui ne manque pas.
  L'amour est désir, mais le désir n'est pas manque.

  Le désir est puissance : puissance de jouir et jouissance en puissance !
  Quant à l'amour, lui non plus n'est pas manque (puis­qu'il est désir et puisque le désir est puissance) : l'amour est joie. C'est une définition qu'on trouve dans le livre III de l'Éthique : L'amour est une joie qu'accompagne l'idée de sa cause. C'est une définition de philosophe, abs­traite comme il convient, mais essayons de la compren­dre. Qu'est-ce que cela veut dire ? Ceci, qu'on trouvait déjà chez Aristote : « Aimer, c'est se réjouir », ou plus exactement (puisqu'il y faut l'idée d'une cause) se réjouir de. Un exemple ? Imaginez que quelqu'un vous dise, ce soir, tout à l'heure : « Je suis joyeux à l'idée que tu exis­tes. » Ou bien : « Il y a une joie en moi ; et la cause de ma joie, c'est l'idée que tu existes. » Ou encore, plus simplement : « Quand je pense que tu existe, cela me rend joyeux... » Vous prendrez cela pour une déclaration d'amour, et vous aurez évidemment raison. Mais vous aurez aussi beaucoup de chance. D'abord parce que c'est une déclaration spinoziste d'amour, ce qui n'arrive pas tous les jours […]. Ensuite, et surtout, parce que c'est un déclaration d'amour qui ne vous demande rien. Et ça, c'est proprement exceptionnel. Vous allez m'objecter : « Mais quand on dit "Je t'aime", on ne demande rien non plus... ». Si. Et pas seulement que L'autre réponde « Moi aussi ». Ou plutôt tout dépend de quel type d'amour on fait état. Si l'amour que vous déclarez est manque (comme chez Platon, mais la ques­tion n'est pas d'être platonicien ou pas, en termes de doctrine, la question est d'être ou non chez Platon ; je n'ai jamais été platonicien mais je vis très souvent chez Platon, comme tout le monde : chaque fois qu'on aime ce qui manque, on est chez Platon), lorsque vous dites « Je t'aime », cela signifie « Tu me manques » et donc « Je te veux » (« Te quiero », comme disent les Espagnols : je t'aime, je te veux, c'est le même mot). C'est donc bien demander quelque chose, c'est même tout demander puisque c'est demander quelqu'un, puisque c'est de deman­der la personne elle-même ! « Je t'aime : je veux que tu sois à moi. » Alors que dire « Je suis joyeux à l'idée que tu existes », c'est ne rien demander du tout : c'est faire état d'une joie, autrement dit d'un amour, qui peut certes aller avec un désir d'union ou de possession, mais qui ne saurait s'y réduire. Tout dépend de quel type d'amour on fait preuve, pour quel type d'objet. C'est où résident, explique Spinoza, « toute notre félicité et toute notre misère »."

 

André Comte-Sponville, Le Bonheur désespérément, 1999, Librio, 2000, p. 50-52.


 

  "Il y a […] toujours un écart entre l'objet du désir et sa cause, un trait ou un élément médiateur qui rend cet objet désirable. Dans la mélancolie, par exemple, il y a bien un objet du désir mais pas de cause. Pour le mélancolique, l'objet est bien là, mais manque le trait intermédiaire spécifique qui le rend désirable. C'est pour cette raison qu'il y a toujours au moins un peu de mélancolie dans tout amour véritable. Dans l'amour, ce n'est pas à proprement parler l'objet qui est privé de sa cause, mais plutôt la distance même entre l'objet et sa cause qui s'effondre. Et c'est d'ailleurs précisément ce qui distingue l'amour du désir : dans le désir […] la cause est distincte de l'objet ; dans l'amour, au contraire, les deux coïncident inexplicablement. Si j'aime magiquement l'aimé(e) pour lui ou elle-même, c'est que je trouve en lui ou en elle le point même à partir duquel je le ou la trouve aimable."
 
Slavoj Žižek, Fragile absolu. Pourquoi l'héritage chrétien vaut-il d'être défendu ?, 2000, tr. fr. François Théron, Champs essais, 2010, p. 35-36.

 

 "Le désir est le souhait de consommer. De boire, dévorer, ingérer puis digérer – d'annihiler. Il n'exige d'autre souffleur que la présence de l'altérité. Présence qui constitue toujours et déjà un affront et une humiliation. Le désir est l'irrépressible envie de venger le premier et d'éviter la seconde. Il est une obligation de combler le vide menant à l'altérité, puisque celui-ci attire et repousse à la fois, dans la mesure où sa promesse de l'inexploré est séduisante et sa différence, évasive et butée, irritante. Le désir est une impulsion visant à retirer sa différence à l'altérité ; et ainsi lui nier toute reconnaissance. Si on la goûtait, l'explorait, si on se familiarisait à elle et si on la domestiquait, l'altérité en ressortirait délestée du dard de la tentation, dès lors même brisé. À compter qu'elle survive à ce traitement, bien sûr. II est cependant plus probable que, dans le processus, ses restes non digérés auront été déchus du domaine des produits de consommation à celui des déchets.
  Les produits de consommation sont attirants ; les déchets, repoussants. Après le désir vient la mise au rebut des déchets. Il semble que ce soit l'extraction de l'étrangeté hors l'altérité ainsi que l'évacuation de la carapace desséchée, qui se figent en la joie de la satisfaction, qui se dissipera sans doute dès que le boulot sera terminé. De par son essence, le désir est une soif de destruction. Et, certes indirectement, la soif d'autodestruction : il est contaminé, dès sa naissance, par le désir de mort. C'est là néanmoins un secret qu'il cache jalousement ; surtout de lui-même.

  L'amour, quant à lui, est le souhait de prendre soin, et de préserver ­l'objet de ses soins. Impulsion centrifuge, à la différence du désir centripète. Une impulsion à s'étendre, aller au-delà, à s'étirer vers ce qui est « tout là-bas ». À ingérer, absorber puis assimiler le sujet dans l'objet, et non le contraire comme dans le cas du désir. L'amour se préoccupe d'ajouter au monde – chaque ajout étant la trace vivante du moi aimant ; dans l'amour, le moi est, fragment par fragment, transplanté au monde. Le moi aimant se développe en s'abandonnant à l'objet aimé. L'amour est la survie-du-moi-par-son-altérité-même. Ainsi signifie-t-il une soif de protéger, de nourrir, d'abriter ; mais aussi de caresser, dorloter et bichonner, ou bien de garder jalousement, séparer par une clôture, incarcérer. L'amour signifie être-en-service, se-tenir-à-disposition, attendre un ordre – mais il peut également signifier expropriation et prise de responsabilité. Le contrôle par la reddition ; le sacrifice qui rejaillit en accroissement. L'amour est un frère siamois de la soif de pouvoir ; aucun ne survivrait à leur séparation.
  Si le désir veut consommer, l'amour veut posséder. Alors que la satisfaction du désir est contemporaine de l'annihilation de son objet, l'amour s'accroît avec ses acquisitions et trouve satisfaction dans leur durabilité. Si le désir s'autodétruit, l'amour, lui, se perpé­tue de lui-même.
  Comme le désir, l'amour est une menace pour son objet. Le désir détruit son objet, se détruisant lui-même ce faisant ; par la toile protectrice que l'amour tisse avec soin autour de son objet, il l'asservi­t. Il fait prisonnier et met le prévenu en détention ; il procède à une arrestation pour la protection même du prisonnier.
  Désir et amour sont en désaccord. L'amour est une toile jetée sur l'éternité, le désir un stratagème visant à s'épargner la corvée du tissage. Fidèles à leur nature, l'amour s'efforcerait de perpétuer le désir ; quant au désir, il fuirait les chaînes de l'amour."

 

Zygmunt Bauman, L'Amour liquide, 2003, tr. fr. Christophe Rosson, Pluriel, 2008, p. 19-20.


 

  "[Une tradition sceptique] prétend qu'en réalité l'amour n'existe pas et qu'il n'est que l'oripeau du désir. La seule chose qui existe, c'est le désir. Selon cette vision, l'amour n'est qu'une construction imaginaire plaquée sur le désir sexuel. Cette conception, qui a une longue histoire, invite tout un chacun à se méfier de l'amour. Elle appartient déjà au registre sécuritaire, parce qu'elle consiste à dire : « Écoutez, si vous avez des désirs sexuels, réalisez-les. Mais vous n'avez pas besoin de vous monter le bourrichon avec l'idée qu'il faut aimer quelqu'un. Laissez tomber tout ça et allez droit au but ! » Mais dans ce cas, je dirai simplement que l'amour est disqualifié - ou déconstruit, si l'on veut - au nom du réel du sexe.
  Sur ce point, je voudrais faire état de mon expérience vivante. Je connais, je crois, comme à peu près tout le monde, la force, l'insistance, du désir sexuel. Mon âge ne me l'a pas fait oublier. Je sais aussi que l'amour inscrit dans son devenir la réalisation de ce désir. Et c'est un point important, parce que, comme toute une littérature très ancienne le dit, l'accomplissement du désir sexuel fonctionne aussi comme une des rares preuves matérielles, absolument liée au corps, de ce que l'amour est autre chose qu'une déclaration. La déclaration du type « je t'aime » scelle l'événement de la rencontre, elle est fondamentale, elle engage. Mais livrer son corps, se déshabiller, être nu(e) pour l'autre, accomplir les gestes immémoriaux, renoncer à toute pudeur, crier, toute cette entrée en scène du corps vaut preuve d'un abandon à l'amour. C'est tout de même une différence essentielle avec l'amitié. L'amitié n'a pas de preuve corporelle, de résonance dans la jouissance du corps. C'est pourquoi elle est le sentiment le plus intellectuel, celui que ceux des philosophes qui se méfient de la passion ont toujours préféré. L'amour, surtout dans la durée, a tous les traits positifs de l'amitié. Mais l'amour se rapporte à la totalité de l'être de l'autre, et l'abandon du corps est le symbole matériel de cette totalité. On dira : « Mais non ! C'est le désir, et lui seul, qui fonctionne alors. » Je soutiens que, dans l'élément de l'amour déclaré, c'est cette déclaration, même si elle est encore latente, qui produit les effets de désir, et non directement le désir. L'amour veut que sa preuve enveloppe le désir. La cérémonie des corps est alors le gage matériel de la parole, elle est ce à travers quoi passe l'idée que la promesse d'une réinvention de la vie sera tenue, et d'abord au ras des corps. Mais les amants savent, jusque dans le plus violent délire, que l'amour est là, comme un ange gardien des corps, au réveil, au matin, quand la paix descend sur la preuve de ce que les corps ont entendu la déclaration d'amour. Voilà pourquoi l'amour ne peut être, et je crois n'est pour personne, sinon des idéologues intéressés à sa perte, un simple habillage du désir sexuel, une ruse compliquée et chimérique pour que s'accomplisse la reproduction de l'espèce."


Alain Badiou, Éloge de l'amour, 2009, III, Flammarion, p. 36-38.


 

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Date de création : 02/09/2006 @ 11:52
Dernière modification : 04/10/2021 @ 08:15
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