* *

Texte à méditer :  Il n'y a rien de plus favorable à la philosophie que le brouillard.  Alexis de Tocqueville
* *
Figures philosophiques

Espace élèves

Fermer Cours

Fermer Sujets de dissertation et textes

Fermer Méthodologie

Fermer Classes préparatoires

Espace enseignants

Fermer Sujets de dissertation et textes

Fermer Elaboration des cours

Fermer Exercices philosophiques

Fermer Auteurs et oeuvres

Fermer Méthodologie

Fermer Ressources en ligne

Fermer Agrégation interne

Hors des sentiers battus
Classes et luttes de classes

  "C'est par la convention qui se fait habituellement entre ces deux personnes, dont l'intérêt n'est nullement le même, que se détermine le taux commun des salaires. Les ouvriers désirent gagner le plus possible ; les maîtres, donner le moins qu'ils peuvent ; les premiers sont disposés à se concerter pour élever les salaires, les seconds pour les abaisser.
  Il n'est pas difficile de prévoir lequel des deux partis, dans toutes les circonstances ordinaires, doit avoir l'avantage dans le débat, et imposer forcément à l'autre toutes ses conditions. Les maîtres, étant en moindre nombre, peuvent se concerter plus aisément ; et de plus, la loi les autorise à se concerter entre eux, ou au moins ne le leur interdit pas, tandis qu'elle l'interdit aux ouvriers. Nous n'avons point d'actes du parlement contre les ligues qui tendent à abaisser le prix du travail ; mais nous en avons beaucoup contre celles qui tendent à le faire hausser. Dans toutes ces luttes, les maîtres sont en état de tenir ferme plus longtemps. Un propriétaire, un fermier, un maître fabricant ou marchand, pourraient en général, sans occuper un seul ouvrier, vi­vre un an ou deux sur les fonds qu'ils ont déjà amassés. Beaucoup d'ouvriers ne pour­raient pas subsister sans travail une semaine, très peu un mois et à peine un seul une année entière. A la longue, il se peut que le maître ait autant besoin de l'ouvrier que celui-ci a besoin du maître ; mais le besoin du premier n'est pas si pressant.

  On n'entend guère parler, dit-on, de Coalitions entre les maîtres, et tous les jours on parle de celles des ouvriers. Mais il faudrait ne connaître ni le monde, ni la matière dont il s'agit, pour s'imaginer que les maîtres se liguent rarement entre eux Les maî­tres sont en tout temps et partout dans une sorte de ligue tacite, mais constante et uniforme, pour ne pas élever les salaires au-dessus du taux actuel. Violer cette règle est partout une action de faux frère et un sujet de reproche pour un maître parmi ses voisins et ses pareils. A la vérité, nous n'entendons jamais parler de cette ligue, parce qu'elle est l'état habituel, et on peut dire l'état naturel de la chose, et que personne n'y fait attention. Quelquefois les maîtres font entre eux des complots particuliers pour faire baisser au-dessous du taux habituel les salaires du travail. Ces complots sont toujours conduits dans le plus grand silence et dans le plus grand secret jusqu'au moment de l'exécution ; et quand les ouvriers cèdent comme ils font quelquefois, sans résistance, quoiqu'ils sentent bien le coup et le sentent fort durement, personne n'en entend parler. Souvent, cependant, les ouvriers opposent à ces coalitions particulières une ligue défensive ; quelquefois aussi, sans aucune provocation de cette espèce, ils se coalisent de leur propre mouvement, pour élever le prix de leur travail. Leurs pré­textes ordinaires sont tantôt le haut prix des denrées, tantôt le gros profit que font les maîtres sur leur travail. Mais que leurs ligues soient offensives ou défensives, elles sont toujours accompagnées d'une grande rumeur. Dans le dessein d'amener l'affaire à une prompte décision, ils ont toujours recours aux clameurs les plus emportées, et quelquefois ils se portent à la violence et aux derniers excès. Ils sont désespérés, et agissent avec l'extravagance et la fureur de gens au désespoir, réduits à l'alternative de mourir de faim ou d'arracher à leurs maîtres, par la terreur, la plus prompte condes­cendance à leurs demandes. Dans ces occasions, les maîtres ne crient pas moins haut de leur côté ; ils ne cessent de réclamer de toutes leurs forces l'autorité des magistrats civils, et l'exécution la plus rigoureuse de ces lois si sévères portées contre les ligues des ouvriers, domestiques et journaliers. En conséquence, il est rare que les ouvriers tirent aucun fruit de ces tentatives violentes et tumultueuses, qui, tant par l'interven­tion du magistrat civil que par la constance mieux soutenue des maîtres et la nécessité où sont la plupart des ouvriers de céder pour avoir leur subsistance du moment, n'aboutissent en général à rien autre chose qu'au châtiment ou à la ruine des chefs de l'émeute."

 

Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776, Livre I, chapitre VIII, tr. fr. Germain Garnier revue et corrigée par Adolphe Blanqui, 1881.

 

  "What are the common wages of labour, depends every where upon the contract usually made between those two parties, whose interests are by no means the same. The workmen desire to get as much, the masters to give as little as possible. The former are disposed to combine in order to raise, the latter in order to lower the wages of labour.
  It is not, however, difficult to foresee which of the two parties must, upon all ordinary occasions, have the advantage in the dispute, and force the other into a compliance with their terms. The masters, being fewer in number, can combine much more easily; and the law, besides, authorises, or at least does not prohibit their combinations, while it prohibits those of the workmen. We have no acts of parliament against combining to lower the price of work; but many against combining to raise it. In all such disputes the masters can hold out much longer. A landlord, a farmer, a master manufacturer, or merchant, though they did not employ a single workman, could generally live a year or two upon the stocks which they have already acquired. Many workmen could not subsist a week, few could subsist a month, and scarce any a year without employment. In the long-run the workman may be as necessary to his master as his master is to him, but the necessity is not so immediate.

  We rarely hear, it has been said, of the combinations of masters, though frequently of those of workmen. But whoever imagines, upon this account, that masters rarely combine, is as ignorant of the world as of the subject. Masters are always and every where in a sort of tacit, but constant and uniform combination, not to raise the wages of labour above their actual rate. To violate this combination is every where a most unpopular action, and a sort of reproach to a master among his neighbours and equals. We seldom, indeed, hear of this combination, because it is the usual, and one may say, the natural state of things which nobody ever hears of. Masters too sometimes enter into particular combinations to sink the wages of labour even below this rate. These are always conducted with the utmost silence and secrecy, till the moment of execution, and when the workmen yield, as they sometimes do, without resistance, though severely felt by them, they are never heard of by other people. Such combinations, however, are frequently resisted by a contrary defensive combination of the workmen; who sometimes too, without any provocation of this kind, combine of their own accord to raise the price of their labour. Their usual pretences are, sometimes the high price of provisions; sometimes the great profit which their masters make by their work. But whether their combinations be offensive or defensive, they are always abundantly heard of. In order to bring the point to a speedy decision, they have always recourse to the loudest clamour, and sometimes to the most shocking violence and outrage. They are desperate, and act with the folly and extravagance of desperate men, who must either starve, or frighten their masters into an immediate compliance with their demands. The masters upon these occasions are just as clamorous upon the other side, and never cease to call aloud for the assistance of the civil magistrate, and the rigorous execution of those laws which have been enacted with so much severity against the combinations of servants, labourers, and journeymen. The workmen, accordingly, very seldom derive any advantage from the violence of those tumultuous combinations, which, partly from the interposition of the civil magistrate, partly from the superior steadiness of the masters, partly from the necessity which the greater part of the workmen are under of submitting for the sake of present subsistence, generally end in nothing, but the punishment or ruin of the ringleaders.
  But though in disputes with their workmen, masters must generally have the advantage, there is however a certain rate below which it seems impossible to reduce, for any considerable time, the ordinary wages even of the lowest species of labour."

 

Adam Smith, An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations, 1776, Book I, Chapter VIII, Bantam Classic, 2003, pp. 94-96.


 

  "L'histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de luttes de classes.
  Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurandes et compagnon, bref oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une lutte ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une lutte qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la disparition des deux classes en lutte.
  Dans les premières époques historiques, nous constatons presque partout une structuration achevée de la société en corps sociaux distincts, une hiérarchie extrêmement diversifiée des conditions sociales. Dans la Rome antique, nous trouvons des patriciens, des chevaliers, des plébéiens, des esclaves ; au Moyen-Âge, des seigneurs, des vassaux, des maîtres, des compagnons, des serfs et, de plus, dans presque chacune de ces classes une nouvelle hiérarchie particulière.
  La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formes de luttes à celles d'autrefois.
  Cependant, le caractère distinctif de notre époque, de l'époque de la bourgeoisie, est d'avoir simplifié les antagonismes de classes. La société entière se scinde de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes qui s'affrontent directement : la bourgeoisie et le prolétariat[1].
[…] La bourgeoisie a joué dans l'histoire un rôle éminemment révolutionnaire.
  Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a détruit les relations féodales, patriarcales et idylliques[2]. Tous les liens variés qui unissent l'homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du "paiement comptant". Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a supprimé la dignité de l'individu devenu simple valeur d'échange ; aux innombrables libertés[3] dûment garanties et si chèrement conquises, elle a substitué l'unique et impitoyable liberté de commerce. En un mot, à l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a substitué une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale. […]
  Nous assistons aujourd'hui à un processus analogue. Les rapports bourgeois de production et d'échange, de propriété, la société bourgeoise moderne, qui a fait surgir de si puissants moyens de production et d'échange, ressemble au sorcier qui ne sait plus dominer les puissances infernales qu'il a évoquées."

 

Karl Marx et Friedrich Engels, Manifeste du parti communiste, 1848, chap. I, trad. L. Lafargue revue par M. Kiitz, Éd. Sociales, bilingue, Paris 1972, p. 31-47.


[1] Par bourgeoisie on entend la classe des capitalistes modernes qui possèdent les moyens sociaux de production et utilisent du travail salarié. Par prolétariat, la classe des ouvriers salariés modernes qui ne possèdent pas de moyens de production et en sont donc réduits à vendre leur force de travail pour pouvoir subsister. [Note de Engels.]
[2] Une idylle est un petit poème d'amour, tendre et naïf. Une représentation idyllique tend à ignorer naïvement les mauvais aspects d'une situation et à se la représenter comme sous l'effet d'un aveuglement amoureux.
[3] Attention, ce terme a ici, employé au pluriel, le sens qu'il avait au Moyen-Âge c'est-à-dire l'ensemble des franchises (exemption de certaines charges, de certaines taxes) et des immunités qui étaient données aux différentes corporations, villes, etc.


 

  "La classe dominante dispose de deux formes de capitaux spécifiques en cela qu'elles sont transmises et donc héritées. Le capital patrimonial et le capital mondain restent à peu près inaccessibles à qui n'en bénéficie pas par la naissance.
  Le capital patrimonial combine, dans une configuration originale, le capital économique, le capital culturel, le capital social et le capital symbolique. Les richesses accumulées représentent de l'argent, beaucoup d'argent, mais aussi de la culture, des savoirs, et encore des relations, une inscription dans des réseaux, le tout se condensant dans la notoriété du nom. L'hôtel particulier ou le grand appartement dans le faubourg Saint-Germain, la maison de famille, souvent un château, les collections de vieux livres, d'objets et d'œuvres d'art, les alliances familiales et les réseaux de connaissances, tout cela symbolise aussi la position dominante. De plus cette richesse patrimonialisée n'est jamais personnelle. Elle appartient à la famille et au groupe. Dans le présent, le passé et l'avenir. Chacun est toujours ce qu'il est par les autres et pour les autres. Par les ancêtres et pour les héritiers. Par et pour les membres du cercle. Le nouveau riche n'entre pas dans ce schéma. I1 devra faire ses preuves : et pour cela passer le test de la transmission et devenir ancêtre de ses héritiers. Et montrer son sens du collectif par l'inscription, qu'il paiera au prix fort, dans de nombreux réseaux.

  Le capital mondain n'est pas réductible au capital social car il met en jeu l'ensemble des qualités des personnes. En posséder, c'est être devenu soi-même ce capital de richesses diverses, partagées, héritées, à transmettre. Le corps doit traduire cet état d'excellence. Le grand bourgeois est au-dessus de la définition par la profession car il est grand bourgeois dans toute l'intimité de sa personne. Il est sa classe, pleinement. Il faut voir là l'une des raisons de sa recherche systématique et obstinée de l'entre-soi, du vivre ensemble en se séparant de tous les autres. Aucun autre groupe social n'est à ce point pénétré et uniformisé par l'intériorisation de ce qui lui fait être ce qu'il est. Lorsqu'on parle des ouvriers, des employés, des cadres moyens ou supérieurs, ces qualifications renvoient aux positions dans les rapports de production, à la place dans le monde du travail. D'autres variables viennent interférer pour moduler ces appartenances sociales, par exemple l'origine géographique ou le sexe. Des variations qui, dans le monde bourgeois sont inversées : c'est le fait d'être bourgeois qui module les manières d'être homme ou femme, grand ou petit, élève brillant ou cancre. L'essence bourgeoise précède l'existence sociale. C'est une donnée à partir de laquelle s'organise tout le rapport au monde social, dont les rapports internes à la classe sur le mode inattendu du collectivisme.
  Le capital mondain se réalise dans le groupe et pour le groupe dont il est indissociable. Il est mis en commun, collectivisé. Les qualités ne sont jamais individuelles, tant elles expriment d'abord celles du groupe. L'anoblissement, fondé sur des prouesses individuelles, concernait une famille dont le patronyme familial, transformé, porte depuis lors les signes de la sanctification. La collectivisation est également matérielle, par le partage, à travers une sociabilité intense, des valeurs d'usage, comme celles des résidences. Elle s'imprime enfin dans les manières d'être et dans le maintien du corps. Chacun représente tous les autres. La grande bourgeoisie défend avec pugnacité et pragmatisme l'intérêt collectif de sa classe.
  Ce collectivisme pratique est difficile à déceler dans le monde de l'économie, ou de la politique. Les réseaux et les lieux de décision sont inaccessibles. Par contre les beaux quartiers, cristallisation spatiale de toutes les richesses accumulées, se laissent plus aisément analyser. Le collectivisme s'y donne à l'observation. Disposant des ressources suffisantes pour vivre où bon lui semble, le grand bourgeois choisit en priorité ses semblables. Il soigne les espaces de sa vie, les entretient avec soin, et les protège efficacement. Pour cela il s'appuie sur ses alliés naturels, autres grands bourgeois avec qui il met en commun pouvoir et compétences. La classe se matérialise dans des espaces qualifiés de beaux, classés historiques et remarquables.
  La classe dominante est organisée. Depuis l'entreprise, avec ses syndicats patronaux, jusqu'à la charité qui a ses associations, parfois anciennes, comme l'ordre de Malte. Elle est très présente dans la défense du patrimoine historique, c'est-à-dire de l'histoire réifiée des familles qui la composent. Dans cette construction d'une nébuleuse de cercles, d'associations et autres comités, c'est l'ensemble de la classe qui se mobilise. Chacun apporte sa pierre à l'édifice, à partir de ce qui le passionne, ou par conscience du devoir et de la nécessité d'être actif pour défendre les acquis.
  Dans tous les champs, scolaire, culturel, économique, politique, ce sont les caractéristiques sociales et humaines des grands bourgeois qui sont peu ou prou les critères d'évaluation de l'excellence. Tout au long de leur cursus, scolaire, universitaire et professionnel, leurs enfants ne pourront éviter cette prédestination attribuée à leurs qualités personnelles, dont ils sont redevables à leur milieu. Ils se retrouvent ainsi dans les pôles dominants de tous les champs sociaux. L'un des objectifs des cercles, non explicite mais réel, est de rassembler en un même lieu les élites de tous les champs de l'activité sociale.
  Outre les cercles, les associations, les comités et les commissions concentrent des agents sociaux dotés des attributs du pouvoir efficace. Inscrits dans de multiples réseaux où leur position personnelle s'enrichit de celle de tous les autres, armés des diplômes qui valent surtout pour les techniques de travail et l'efficacité sociale qu'ils supposent, esprit de synthèse, aisance dans la communication orale, culture générale dans laquelle ils baignent dès le premier âge. Ils mènent le monde, avec tout le respect qui leur est dû. Car, accumulant sur leurs têtes toutes les richesses, ils disposent aussi de cette richesse symbolique qui transfigure en qualités personnelles les richesses du groupe. À ces richesses collectives, chaque membre du groupe participe en bénéficiaire mais aussi en agent chargé d'en accroître le volume avant de les transmettre.
  L'expression spatiale de cette classe sociale contraste avec le flou des localisations des autres groupes sociaux, dont les itinéraires résidentiels les différents lieux habités évoluent en fonction de l'histoire professionnelle et de la taille de la famille. Si les lignes de division de la société peuvent se lire dans les lignes de l'espace géographique, cette homologie n'est parfaitement lisible que pour l'aristocratie de l'argent. Dans les autres groupes sociaux, la précarisation croissante, la mobilité tant vantée, les effets dévastateurs de la spéculation immobilière induisent une instabilité résidentielle qui brouille l'inscription des fractures sociales dans la ville. Par contraste, la stabilité des dominants et l'inscription de- leurs vies dans des espaces ségrégués les rend de plus en plus visibles par le traitement d'exception dont ils bénéficient. Dans ses Mémoires, le duc de Brissac, qui avait été président de Schneider et qui avait parcouru le monde en tous sens pour ses affaires, se gaussait des ouvriers qui, attachés a leur travail, à leur entreprise et à leur pavillon, « comme la patelle à son rocher », étaient rétifs à toute mobilité. On imagine qu'il écrivait cela depuis son château de Brissac, sis à Brissac-Quincé, dans le Maine-et-Loire.
  Les nantis multiplient pour eux les enracinements, dans la multiterritorialité, dans les réseaux les plus divers, dans des familles qui cousinent large et qui sont solidaires entre les générations' mais ils n'ont d'autre pensée pour tous les autres que de les imaginer comme des électrons libres dans un champ magnétique dont eux seuls contrôleront le sens et l'intensité des ondes."

 

Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Les Ghettos du gotha. Comment la bourgeoisie défend ses espaces, 2007, rééd. Les ghettos du gotha. Au cœur de la grande bourgeoisie, Points Seuil, 2010, p. 306-310.

 

Retour au menu sur la société


Date de création : 31/12/2013 @ 13:40
Dernière modification : 01/11/2025 @ 16:46
Catégorie :
Page lue 6538 fois


Imprimer l'article Imprimer l'article

Recherche



Un peu de musique
Contact - Infos
Visites

   visiteurs

   visiteurs en ligne

^ Haut ^