* *

Texte à méditer :  Avant notre venue, rien de manquait au monde ; après notre départ, rien ne lui manquera.   Omar Khayyâm
* *
Figures philosophiques

Espace élèves

Fermer Cours

Fermer Méthodologie

Fermer Classes préparatoires

Espace enseignants

Fermer Sujets de dissertation et textes

Fermer Elaboration des cours

Fermer Exercices philosophiques

Fermer Auteurs et oeuvres

Fermer Méthodologie

Fermer Ressources en ligne

Fermer Agrégation interne

Hors des sentiers battus
La critique de l'Etat
  "L'État, comme division instituée de la société en un haut et un bas, est la mise en jeu effective de la relation de pouvoir. Détenir le pouvoir, c'est l'exer­cer : un pouvoir qui ne s'exerce pas n'est pas un pouvoir, il n'est qu'une apparence. Et peut-être, de ce point de vue, certaines royautés, africaines ou autres, seraient-elles à classer dans l'ordre, plus efficacement trompeur qu'on ne pourrait croire, de l'apparence. Quoi qu'il en soit, la relation de pouvoir réalise une capacité absolue de division dans la société. Elle est, à ce titre, l'essence même de l'institution étatique, la figure minimale de l'État. Réciproquement, l'État n'est que l'extension de la relation de pouvoir, l'approfondissement sans cesse plus marqué de l'inégalité entre ceux qui comman­dent et ceux qui obéissent. Sera déterminée comme société primitive toute machine sociale qui fonc­tionne selon l'absence de la relation de pouvoir. Sera par conséquent dite à État, toute société dont le fonctionnement implique, si minime puisse-t-il nous paraître, l'exercice du pouvoir."

 

Pierre Clastres, "Liberté, Malencontre, Innommable", 1976, in Étienne de La Boétie, Le discours de la servitude volontaire, Payot, 2002, p. 252-253.


 

  "À partir du moment où les droits de l'homme sont posés comme ultime référence, le droit établi est voué au questionnement. Il fait toujours plus question, à mesure que des volontés collectives ou, si l'on préfère, que des agents sociaux porteurs de revendications nouvelles mobilisent une force en opposition à celle qui tend à contenir les effets des droits reconnus. Or, là où le droit est en question, la société, entendons l'ordre établi, est en question. Si efficaces soient les moyens dont dispose une classe pour exploiter à son profit et dénier aux autres les garanties du droit, où ceux dont dispose le pouvoir pour se subordonner l'administration de la justice ou assujettir les lois aux impératifs de la domination, ces moyens restent exposés à une opposition de droit. Ce dernier terme, me semble-t-il, devrait être bien pesé. L'État de droit a toujours impliqué la possibilité d'une opposition au pouvoir, fondée sur le droit. [...] Mais l'État démocratique excède les limites traditionnellement assignées à l'État de droit. Il fait l'épreuve de droits qui ne lui sont pas déjà incorporés, il est le théâtre d'une contestation, dont l'objet ne se réduit pas à la conservation d'un pacte tacitement établi, mais qui se forme depuis des foyers que le pouvoir ne peut entièrement maîtriser. De la légitimation de grève, au droit relatif au travail ou à la Sécurité sociale, s'est ainsi développée sur la base des droits de l'homme toute une histoire qui transgressait les frontières dans lesquelles l'État prétendait se définir, une histoire qui reste ouverte."
 
Claude Lefort, Droits de 1'homme et Politique, in Libre n° 7, 1980, Éd. Payot, pp. 25-26.

Date de création : 28/07/2011 @ 14:17
Dernière modification : 03/05/2017 @ 09:40
Catégorie :
Page lue 3991 fois


Imprimer l'article Imprimer l'article

Recherche



Un peu de musique
Contact - Infos
Visites

   visiteurs

   visiteurs en ligne

^ Haut ^