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Texte à méditer :   La réalité, c'est ce qui ne disparaît pas quand vous avez cessé d'y croire.   Philip K. Dick
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Figures philosophiques

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Hors des sentiers battus
L'imagination
  "Je remarque premièrement la différence qui est entre l'imagination et la pure intellection, ou conception. Par exemple, lorsque j'imagine un triangle, je ne le conçois pas seulement comme une figure composée et comprise de trois lignes, mais outre cela je considère ces trois lignes comme présentes par la force et l'application intérieure de mon esprit ; et c'est proprement ce que j'appelle imaginer. Que si je veux penser à un chiliogone, je conçois bien à la vérité que c'est une figure composée de mille côtés, aussi facilement que je conçois qu'un triangle est une figure composée de trois côtés seulement, mais je ne puis pas imaginer les mille côtés d'un chiliogone, comme je fais les trois d'un triangle, ni pour ainsi dire, les regarder comme présents avec les yeux de mon esprit. Et quoique suivant la coutume que j'ai de me servir toujours de mon imagination, lorsque je pense aux choses corporelles, il arrive qu'en concevant un chiliogone, je me représente confusément quelque figure, toutefois il est très évident que cette figure n'est point un chiliogone, puisqu'elle ne diffère nullement de celle que je me représenterais, si je pensais à un myriagone, ou à quelque autre figure de beaucoup de côtés ; et qu'elle ne sert en aucune façon à découvrir les propriétés qui font la différence du chiliogone d'avec les autres polygones.
 Que s'il est question de considérer un pentagone, il est bien vrai que je puis concevoir sa figure, aussi bien que celle d'un chiliogone, sans le secours de l'imagination ; mais je la puis aussi imaginer en appliquant l'attention de mon esprit à chacun de ses cinq côtés, et tout ensemble à l'aire, ou à l'espace qu'ils renferment. Ainsi je connais clairement que j'ai besoin d'une particulière contention d'esprit pour imaginer, de laquelle je ne me sers point pour concevoir ; et cette particulière contention d'esprit montre évidemment la différence qui est entre l'imagination et l'intellection ou conception pure."
 
René Descartes, Méditations métaphysiques, 1641, VI.

  
 "Imagination - C'est cette partie dominante dans l'homme, cette maîtresse d'erreur et de fausseté, et d'autant plus fourbe qu'elle ne l'est pas toujours ; car elle serait règle infaillible de vérité, si elle l'était infaillible du mensonge. Mais, étant le plus souvent fausse, elle ne donne aucune marque de sa qualité, marquant du même caractère le vrai et le faux.
 Je ne parle pas des fous, je parle des plus sages ; et c'est parmi eux que l'imagination a le grand don de persuader les hommes. La raison a beau crier, elle ne peut mettre le prix aux choses.
 Cette superbe puissance, ennemie de la raison, qui se plaît à la contrôler et à la dominer, pour montrer combien elle peut en toutes choses, a établi dans l'homme une seconde nature. Elle a ses heureux, ses malheureux, ses sains, ses malades, ses riches, ses pauvres ; elle fait croire, douter, nier la raison ; elle suspend les sens, elle les fait sentir ; elle a ses fous et ses sages : et rien ne nous dépite davantage que de voir qu'elle remplit ses hôtes d'une satisfaction bien autrement pleine et entière que la raison."
 
Pascal, Pensées, 1670, début du fragment 82 dans l'édition L. Brunschvicg.

 

  "Philalèthe : Si un homme parle d'une figure de mille côtés, l'idée de cette figure peut être fort obscure dans son esprit, quoique celle du nombre y soit fort distincte.
  Théophile : Cet exemple ne convient point ici ; un polygone régulier de mille côtés est connu aussi distinctement que le nombre millénaire parce qu'on peut y découvrir et démontrer toute sorte de vérités.

  Philalèthe : Mais on n'a point d'idée précise d'une figure de mille côtés, de sorte qu'on la puisse distinguer d'avec une autre, qui n'a que neuf cent nonante-neuf.
  Théophile : Cet exemple fait voir qu'on confond ici l'idée avec l'image. Si quelqu'un me propose un polygone régulier, la vue et l'imagination ne me sauraient point faire comprendre le millénaire qui y est ; je n'ai qu'une idée confuse et de la figure et de son nombre, jusqu'à ce que je distingue le nombre en comptant. Mais, l'ayant trouvé, je connais très bien la nature et les propriétés du polygone proposé, en tant qu'elles sont celles du chiliogone, et par conséquent j'en ai cette idée ; mais je ne saurais avoir l'image d'un chiliogone, et il faudrait qu'on eût les sens et l'imagination plus exquis et plus exercés pour le distinguer par là d'un polygone qui eût un côté de moins. Mais les connaissances des figures non plus que celles des nombres ne dépendent pas de l'imagination, quoiqu'elle y serve ; et un mathématicien peut connaître exactement la nature d'un ennéagone et d'un décagone parce qu'il a le moyen de les fabriquer et de les examiner, quoiqu'il ne puisse point les discerner à la vue. Il est vrai qu'un ouvrier et un ingénieur, qui n'en connaîtra peut-être point assez la nature, pourra avoir cet avantage au-dessus d'un grand géomètre, qu'il les pourra discerner en les voyant seulement sans les mesurer, comme il y a des faquins ou colporteurs qui diront le poids de ce qu'ils doivent porter sans se tromper d'une livre, en quoi ils surpasseront le plus habile staticien du monde. Il est vrai que cette connaissance empirique, acquise par un long exercice, peut avoir des grands usages pour agir promptement, comme un ingénieur a besoin de faire bien souvent, il cause du danger où il s'expose en s'arrêtant. Cependant cette image claire, ou ce sentiment qu'on peut avoir d'un décagone régulier ou d'un poids de 99 livres, ne consiste que dans une idée confuse, puisqu'elle ne sert point à découvrir la nature et les propriétés de ce poids ou du décagone régulier, ce qui demande une idée distincte. Et cet exemple sert à mieux entendre la différence des idées ou plutôt celle de l'idée et de l'mage.
  Philalèthe : Autre exemple : nous sommes portés à croire que nous avons une idée positive et complète de l'éternité, ce qui est autant que si nous disions qu'il n'y a aucune partie de cette durée qui ne soit clairement connue dans notre idée : mais, quelque grande que soit la durée qu'on se représente, comme il s'agit d'une étendue sans bornes, il reste toujours une partie de l'idée au-delà de ce qu'on représente qui demeure obscure et indéterminée ; et de là vient que, dans les disputes et raisonnements qui regardent l'éternité ou quelque-autre infini, nous sommes sujets à nous embrouiller dans de manifestes absurdités.
  Théophile : Cet exemple ne me paraît point cadrer non plus à votre dessein, mais il est fort propre au mien, qui est de vous désabuser de vos notions sur ce point. Car il y règne la même confusion de l'image avec l'idée. Nous avons une idée complète ou juste de l'éternité, puisque nous en avons la définition, quoique nous n'en ayons aucune image ; mais on ne forme point l'idée des infinis par la composition des parties, et les erreurs qu'on commet en raisonnant sur l'infini ne viennent point du défaut de l'image.
  Philalèthe : Mais n'est-il pas vrai que, lorsque nous parlons de la divisibilité de la matière à l'infini, quoique nous ayons des idées claires de la division, nous n'en avons que de fort obscures et fort confuses des particules ? Car je demande, si un homme prend le plus petit atome de poussière qu'il ait jamais vu, aura-t-il quelque idée distincte entre la 100 000e et la 1 000 000e particule de cet atome ?
  Théophile : C'est le même qui pro quo de l'image pour l'idée, que je m'étonne de voir si confondues : il ne s'agit nullement d'avoir une image d'une si grande petitesse. Elle est impossible suivant la présente constitution de notre corps, et, si nous la pouvions avoir, elle serait à peu près comme celle des choses qui nous paraissent maintenant perceptibles ; mais en récompense ce qui est maintenant l'objet de notre imagination nous échapperait et deviendrait trop grand pour être imaginé. La grandeur n'a point d'images en elle-même, et celles qu'on en a ne dépendent que de la comparaison aux organes et aux autres objets, et il est inutile ici d'employer l'imagination. Ainsi il paraît, par tout ce que vous m'avez dit encore ici, Monsieur, qu'on est ingénieux à se faire des difficultés sans sujet, en demandant plus qu'il ne faut."

 

Leibniz, Nouveaux essais sur l'entendement humain, 1704, livre II, Chapitre XXIX, GF-Flammarion, 1966, p. 202-204.


 

 "C'est l'imagination qui étend pour nous la mesure des possibles, soit en bien soit en mal, et qui, par conséquent, excite et nourrit les désirs par l'espoir de les satisfaire. Mais l'objet qui paraissait d'abord sous la main fuit plus vite qu'on ne peut le poursuivre; quand on croit l'atteindre, il se transforme et se montre au loin devant nous. Ne voyant plus le pays déjà parcouru, nous le comptons pour rien ; celui qui reste à parcourir s'agrandit, s'étend sans cesse. Ainsi l'on s'épuise sans arriver au terme ; et plus nous gagnons sur la jouissance, plus le bonheur s'éloigne de nous.
 Au contraire, plus l'homme est resté près de sa condition naturelle, plus la différence de ses facultés à ses désirs est petite, et moins par conséquent il est éloigné d'être heureux. Il n'est jamais moins misérable que quand il paraît dépourvu de tout; car la misère ne consiste pas dans la privation des choses, mais dans le besoin qui s'en fait sentir.
 Le monde réel a ses bornes, le monde imaginaire est infini ; ne pouvant élargir l'un, rétrécissons l'autre; car c'est de leur seule différence que naissent toutes les peines qui nous rendent vraiment malheureux."
 
Jean-Jacques Rousseau, Émile, 1762, Livre II, in Œuvres IV, Pléiade, p. 304, p. 140 en Folio Essais.


 "C'est [l'imagination] qui nous permet, par l'effort de la volonté, de nous représenter ce qui est absent comme nous étant présent, ce qui est imaginaire comme réel, et de les envelopper dans ces sentiments qui - s'ils étaient réels - les accompagneraient effectivement. C'est celle qui permet à un esprit d'entrer dans celui d'un autre être humain comme dans sa situation. C'est le pouvoir qui fait le poète, lorsqu'il se contente d'exprimer harmonieusement ce qu'il ressent sur le moment. Il fait tout le dramaturge. Il entre en partie dans la constitution de l'historien. Il sert alors à comprendre d'autres époques: c'est ainsi que Guizot peut interpréter le Moyen Age pour nous et que Nisard, dans ses belles études sur les poètes latins tardifs, nous fait vivre dans la Rome des Césars. C'est ainsi également que Michelet dégage de la gangue des faits historiques les caractères qui distinguent les différentes races et générations de l'humanité. Sans une pareille faculté, personne ne connaîtrait même sa propre nature, hors de ce que l'épreuve des circonstances en révèle effectivement, encore moins celle de ses semblables, au-delà de ce que les généralisations permises par l'observation de leur conduite extérieure peuvent révéler."
 
John Stuart Mill, Essai sur Bentham, 1838, tr. fr. Patrick Thierry, PUF, 1998, p. 194-195.


  "Partout où l'on parle d'imagination, et d'imagination d'un objet, il est entendu que l'objet apparaît dans une apparition, et précisément dans une apparition qui re-présente, mais ne présente pas. Qu'est-ce à dire ? Que signifie ici « apparition » ? Un objet peut être intuitionné et il peut être représenté « symboliquement » (par des signes), finalement il peut être représenté à vide. L'intuition (et également la représentation à vide) est une représentation simple, immédiate, de l'objet ; une représentation symbolique est une représentation fondée, médiatisée par une représentation simple, et c'est précisément une représentation vide. Une représentation intuitive fait apparaître l'objet, mais non une représentation vide. Nous pouvons tout d'abord classer les représentations simples en représentations simples intuitives et simples vides. Mais une représentation vide peut être aussi une représentation symbolique, qui non seulement représente l'objet à vide, mais le représente « à travers » des signes ou des images. Dans ce dernier cas, l'objet est figuré, rendu sensible dans une image, mais non représenté « lui-même » intuitivement. Toute re-présentation intuitive d'une objectivité la représente dans le mode de l'imagination. Elle « contient » une apparition imaginative de cette objectivité. En cela la re-présentation peut avoir le caractère de l'actualité ou de l'inactualité, et le mode de certitude (celui de la prise de position) peut être quelconque : certitude, croyance, présomption, doute, etc. Il est de plus indifférent que la re-présentation saisisse l'objectivité comme passée ou comme étant-maintenant (dans l'attente pourtant, quand elle rend sensible ce qui est attendu, nous avons déjà une conscience symbolique). La « simple apparition imaginative » subsiste partout comme noyau commun. À vrai dire, le problème est d'éclaircir comment ce noyau est pour ainsi dire enveloppé avec tout le reste ; comment, à l'appréhension du noyau, se lient d'autres appréhensions. Nous trouvons de même une apparition dans toutes les présentations purement intuitives, et au fond des présentations par illustration symbolique se trouve une apparition, non pas ici une apparition imaginative, mais une apparition perceptive. Nous distinguons donc apparitions perceptives et apparitions imaginatives ; ces dernières contiennent comme matière d'appréhension des phantasmes (modification des sensations par re-présentation); les premières, des sensations."

 

Edmund Husserl, Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du temps, 1904-1905, § 28, tr. fr. Henri Dussort, PUF, 1964, p. 133-134.


 

 "Par exemple chacun sait que notre pensée se scandalise de ne dormir point quand elle voudrait, et, par cette inquiétude se met justement dans le cas de ne pouvoir dormir. Ou bien, d'autres fois, craignant le pire elle ranime par ses mauvaises rêveries un état d'anxiété qui éloigne la guérison. Il ne faut que la vue d'un escalier pour que le coeur se serre, comme on dit si bien, par un effet d'imagination qui nous coupe le souffle dans le moment même où nous avons besoin de respirer amplement. Et la colère est à proprement parler une sorte de maladie, tout à fait comme l'est la toux ; on peut même considérer la toux comme un type d'irritation ; car elle a bien ses causes dans l'état du corps ; mais aussitôt l'imagination attend la toux et même la cherche, par une folle idée de se délivrer du mal en l'exaspérant, comme font ceux qui se grattent. Je sais bien que les animaux aussi se grattent, et jusqu'à se nuire à eux-mêmes ; mais c'est un dangereux privilège de l'homme que de pouvoir, si j'ose dire, se gratter par la seule pensée, et directement, par ses passions, exciter son coeur et pousser les ondes du sang ici et là."
 
Alain, Propos sur le bonheur, 1928, Chapitre XII : Le sourire, Gallimard, nrf, p. 40-41.

 
 "Poser une image c'est constituer un objet en marge de la totalité du réel, c'est donc tenir le réel à distance, s'en affranchir en un mot le nier. Ou, si l'on préfère, nier d'un objet qu'il appartienne au réel, c'est nier le réel en tant qu'on pose l'objet ; les deux négations sont complémentaires et celle-ci est condition de celle-là. Nous savons, par ailleurs, que la totalité du réel, en tant qu'elle est saisie par la conscience comme une situation synthétique pour cette conscience, c'est le monde. La condition pour qu'une conscience puisse imaginer est donc double : il faut à la fois qu'elle puisse poser le monde dans sa totalité synthétique et, à la fois, qu'elle puisse poser l'objet imaginé comme hors d'atteinte par rapport à cet ensemble synthétique, c'est-à-dire poser le monde comme un néant par rapport à l'image. Il suit de là clairement que toute création d'imaginaire serait totalement impossible à une conscience dont la nature serait précisément d'être « au-milieu-du-monde ». Si nous supposons en effet une conscience placée au sein du monde comme un existant parmi d'autres, nous devons la concevoir, par hypothèse, comme soumise sans recours à l'action des diverses réalités - sans qu'elle puisse par ailleurs dépasser le détail de ces réalités par une intuition qui embrasserait leur totalité. Cette conscience ne pourrait donc contenir que des modifications réelles provoquées par des actions réelles et toute imagination lui serait interdite, précisément dans la mesure où elle serait enlisée dans le réel. Cette conception d'une conscience embourbée dans le monde ne nous est pas inconnue car c'est précisément celle du déterminisme psychologique. Nous pouvons affirmer sans crainte que, si la conscience est une succession de faits psychiques déterminés, il est totalement impossible qu'elle produise jamais autre chose que du réel. Pour qu'une conscience puisse imaginer il faut qu'elle échappe au monde par sa nature même, il faut qu'elle puisse tirer d'elle-même une position de recul par rapport au monde. En un mot il faut qu'elle soit libre. Ainsi la thèse d'irréalité nous a livré la possibilité de négation comme sa condition, or, celle-ci n'est possible que par la « néantisation » du monde comme totalité et cette néantisation s'est révélée à nous comme étant l'envers de la liberté même de la conscience".
 
Jean-Paul Sartre, L'Imaginaire, 1940, Gallimard, p. 352-353.


  "Comme beaucoup de problèmes psychologiques, les recherches sur l'imagination sont troublées par la fausse lumière de l'étymologie. On veut toujours que l'imagination soit la faculté de former des images. Or elle est plutôt la faculté de déformer les images fournies par la perception, elle est surtout la faculté de nous libérer des images premières, de changer les images. S'il n'y a pas changement d'images, union inattendue des images, il n'y a pas imagination, il n'y a pas d'action imaginante. Si une image présente ne fait pas penser à une image absente, si une image occasionnelle ne détermine pas une prodigalité d'images aberrantes, une explosion d'images, il n'y a pas imagination. Il y a perception, souvenir d'une perception, mémoire familière, habitude des couleurs et des formes. Le vocable fondamental qui correspond à l'imagination, ce n'est pas image, c'est imaginaire. La valeur d'une image se mesure à l'étendue de son auréole imaginaire. Grâce à l'imaginaire, l'imagination est essentiellement ouverte, évasive. Elle est dans le psychisme humain l'expérience même de l'ouverture, l'expérience même de la nouveauté. […]
  Inversement, une image qui quitte son principe imaginaire et qui se fixe dans une forme définitive prend peu à peu les caractères de la perception présente. Bientôt, au lieu de nous faire rêver et parler, elle nous fait agir. Autant dire qu'une image stable et achevée coupe les ailes à l'imagination. Elle nous fait déchoir de cette imagination rêveuse qui ne s'emprisonne dans aucune image et qu'on pourrait appeler pour cela une imagination sans images, dans le style où l'on reconnaît une pensée sans images. Sans doute, en sa vie prodigieuse, l'imaginaire dépose des images, mais il se présente toujours comme un au-delà de ses images, il est toujours un peu plus que ses images. Le poème est essentiellement une aspiration à des images nouvelles. Il correspond au besoin essentiel de nouveauté qui caractérise le psychisme humain."

 

Gaston Bachelard, L'Air et les songes, 1943, José Corti, p. 7-8.


Date de création : 01/11/2011 @ 16:49
Dernière modification : 07/05/2025 @ 11:55
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