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Texte à méditer :  Je vois le bien, je l'approuve, et je fais le mal.  Ovide
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Hors des sentiers battus
Les illusions sur le bonheur
  "Tous les hommes cherchent le bonheur mais ils sont sujets à se tromper, et sur les objets dans lesquels ils le font consister et sur les moyens de les obtenir. L’ignorance, l’inexpérience, les préjugés dont ils sont continuellement abreuvés, les empêchent de distinguer le bonheur de ce qui n’en est que le signe, et leurs passions inconsidérées les aveuglent sur les routes qu’ils prennent pour se le procurer. C’est ainsi que l’argent, devenu la représentation du bonheur dans toutes les sociétés policées, est l’objet des désirs de presque tous les citoyens ; ils se persuadent qu’ils seront heureux dès qu’ils en posséderont assez pour être à portée de contenter tous leurs désirs ; et souvent ils emploient des travaux incroyables et les voies les plus déshonnêtes pour l’acquérir ; enrichis une fois ils s’aperçoivent bientôt qu’ils n’en sont pas plus avancés, que leur imagination toujours féconde leur forge des besoins fictifs avec bien plus de promptitude qu’ils ne peuvent les satisfaire ; ils trouvent que leurs passions assouvies ne leur laissent que des remords et des chagrins qui punissent leur imprudente avidité. Il en est de même de l’ambition ou du désir du pouvoir ; on regarde ce pouvoir comme un bonheur réel, on se flatte qu’il fournira les moyens de s’asservir les volontés des hommes, et de les faire concourir à ses propres desseins ; mais bientôt l’ambitieux voit ses espérances déçues ; il se sent malheureux parce que son imagination lui suggère que son pouvoir n’a pas encore toute l’étendue nécessaire pour contenter tous ses caprices et ses désirs insatiables. Il en est de même de tous les objets qui excitent les passions des hommes et que leurs tempéraments ou leurs préjugés leur font désirer comme utiles à leur bonheur. C’est ainsi que les uns soupirent après des dignités, des honneurs, des distinctions, des titres ; tandis que d’autres soupirent après la renommée, l’estime de leurs concitoyens, et d’autres plus modérés travaillent à se procurer le contentement intérieur, qui ne peut être que le fruit de la vertu."

Paul-Henri Thiry D'Holbach, Essai sur les préjugés, 1770, Chapitre XII, in Œuvres philosophiques complètes, tome II, Éditions Alive, 1999, p. 120-121.
 

Date de création : 24/02/2012 @ 12:27
Dernière modification : 24/02/2012 @ 12:28
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