"Il y a du temps dans l'identité. [...] Et ceci s'applique aux lieux comme aux personnes, dans chaque individualité, il y a tout le temps passé concentré.
Il y a du choix dans l'identité. Face au large éventail identitaire possible, nous faisons des choix, conscients ou sur-déterminés, choix de s'affirmer tel ou tel. […]
Il y a du politique dans l'identité. Tout groupe humain est lié dans des relations de pouvoir; et tout individu participe d'un groupe. Le pouvoir s'exprime par un discours identitaire, identité proposée ou imposée qui interagit avec les constructions individuelles.
Y a-t-il de l'espace dans l'identité ? Oui, car le temps, le choix et le politique sont aussi spatialisés. Le temps dont on parle est inscrit physiquement dans l'espace, qu'il soit inscrit dans le paysage « naturel » pour les aborigènes australiens ou dans le bâti urbain, ou ses vestiges dans une métropole contemporaine. [...] Mais le temps dont on parle est aussi celui d'une vie et donc marqué par des déplacements dans l'espace et souvent des attachements successifs à des lieux. C'est pourquoi aussi les choix identitaires sont spatialisés: ils sont liés aux lieux connus ou imaginés; les lieux où l'on a vécu, que l'on a visité ou dont on a rêvé font partie de ce que l'on pourrait appeler le patrimoine identitaire de tout un chacun. Et, à l'évidence, le politique, dans son effort de construction identitaire utilise l'espace en le définissant et le délimitant."
Philippe Gervais-Lambony, "De l'usage de la notion d'identité en géographie. Réflexions à partir d exemple sud-africains", Annales de géographie, 2004.
Retour au menu sur l'espace
Retour au menu sur la conscience
Retour au menu sur le sujet