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Texte à méditer :  Aucune philosophie n'a jamais pu mettre fin à la philosophie et pourtant c'est là le voeu secret de toute philosophie.   Georges Gusdorf
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La vérité révélée

  "Au commencement, lorsque Dieu créa le monde, la Parole existait déjà ; celui qui est la Parole était avec Dieu, et était Dieu. Il était donc avec Dieu au commencement. Dieu a fait toutes choses par lui ; rien de ce qui existe n'a été fait sans lui. En lui était la vie, et cette vie donnait la lumière aux hommes. La lumière brille dans l'obscurité et l'obscurité ne l'a pas reçue.
  Dieu envoya son messager, un homme appelé Jean. Il vint comme témoin, pour parler de la lumière. Il vint pour que tous croient grâce à ce qu'Il disait. Il n'était pas lui-même la lumière, il était le témoin qui vient pour parler de la lumière. Cette lumière était la seule véritable, celle qui vient dans le monde et qui éclaire tous les hommes.

  Celui qui est la Parole était dans le monde. Dieu a fait le monde par lui, et pourtant le monde ne l'a pas reconnu. Il est venu dans son propre pays, mais les siens ne l'ont pas reçu. Cependant, quelques-uns l'ont reçu et ont cru en Lui ; Il leur a donné le droit de devenir enfants de Dieu. Ils ne sont pas devenus enfants de Dieu selon la nature humaine, comme on devient enfant d'un père terrestre ; c'est Dieu qui leur a donné une nouvelle vie.
  Celui qui est la Parole est devenu un homme et a vécu parmi nous, plein de grâce et de vérité. Nous avons vu sa gloire, la gloire que le Fils unique reçoit de son Père. Jean a parlé de Lui ; il s'est écrié :
  - C'est de Lui que j'ai parlé en disant : « Il vient après moi, mais Il est plus grand que moi, car Il existait déjà avant moi. »
  Nous avons tous reçu notre part des richesses de sa grâce ; nous avons reçu une bénédiction après l'autre. Dieu nous a donné la loi par Moïse ; mais la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Personne n'a jamais vu Dieu. Mais le Fils unique, qui est Dieu et demeure auprès du Père l'a fait connaître."

 

Évangile de Jean, 1, 1-18, Nouveau Testament, Alliance Biblique Universelle, 1996,  p. 133.

 

  "Ils trouvèrent Jésus de l'autre côté du lac et lui dirent :
  - Maître, quand es-tu arrivé ici ?

  Jésus leur répondit :
  - Je vous le déclare, c'est la vérité : vous me cherchez parce que vous avez mangé du pain et en avez eu suffisamment, et non parce que vous avez saisi le sens de mes miracles. Travaillez non pas pour la nourriture qui se gâte, mais pour la nourriture qui dure et qui est source de vie éternelle. Cette nourriture, le Fils de l'homme vous la donnera, parce que Dieu, le Père, a mis sur lui la marque de son autorité.
  Ils lui demandèrent alors :
  - Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres voulues par Dieu ?
  Jésus leur répondit :
  - L'œuvre que Dieu attend de vous, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé.
  Ils lui dirent :
  - Quel signe miraculeux peux-tu nous faire voir pour que nous te croyions ? Quelle œuvre vas-tu accomplir ? Nos ancêtres ont mangé la manne dans le désert, comme le dit l'Écriture : « Il leur a donné à manger du pain venu du ciel.»
  Jésus leur répondit :
  - Oui, je vous le déclare, c'est la vérité : ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel, mais c'est mon Père qui vous donne le vrai pain du ciel. Car le pain que Dieu donne, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.
  Ils lui dirent alors :
  - Maître, donne-nous toujours de ce pain-là.
  Jésus leur déclara :
  - Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. Mais je vous l'ai dit : vous m'avez vu et pourtant vous ne croyez pas. Chacun de ceux que le Père me donne viendra à moi et je ne rejetterai jamais celui qui vient à moi ; car je suis descendu du ciel pour faire la volonté de celui qui m'a envoyé et non ma volonté. Voici ce que veut celui qui m'a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu'il m'a donnés, mais que je les ramène tous de la mort à la vie au dernier jour. Oui, voici ce que veut mon Père : que tous ceux qui voient le Fils et croient en lui aient la vie éternelle et que je les ramène de la mort à la vie au dernier jour."

 

Évangile de Jean, 5, 25-40.



  "Ô apôtre, ne t'attriste pas de ceux qui se hâtent d'être infidèles, ceux qui ont dit avec leurs lèvres : Nous croyons, mais ils ne croient pas, et ceux des juifs qui n'écoutent que le mensonge. Ils espionnent pour d'autres qui ne viennent pas à toi. Ils changent le sens des mots. Ils disent : Si on vous dit ceci, acceptez, sinon gardez-vous. Celui que Dieu tente, tu ne peux rien pour lui en face de Dieu. Dieu n'a pas voulu purifier leurs cœurs. À eux la honte en cette vie, à eux le tourment sans borne dans l'autre. Ils n'écoutent que le mensonge, ils sont gourmands de vénalités. S'ils viennent à toi, juge entre eux ou détourne-toi. Si tu te détournes, ils ne te feront aucun tort. Si tu juges entre eux, sois équitable. Dieu aime les équitables. Mais comment te prendraient-ils pour juge ? ils ont la Thora où se trouve le Jugement de Dieu. Mais ils s'en détournent, ce ne sont pas des croyants. Nous  avons révélé la Thora qui guide et qui éclaire. C'est par elle que les prophètes soumis à Dieu jugeaient les juifs, leurs maîtres, leurs docteurs, par le livre de Dieu dont ils avaient la garde et dont ils étaient les témoins. Ne craignez pas les hommes, craignez-moi. Ne vendez pas mes versets à vil prix. Ceux qui ne jugent pas par la révélation de Dieu sont infidèles. Nous y avons prescrit pour eux : Âme pour âme, œil pour œil , nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent, le talion pour les blessures. Mais qui se désiste obtiendra pardon de ses fautes. Ceux qui ne jugent pas par la révélation de Dieu sont coupables. Nous leur avons donné ensuite Jésus fils de Marie pour confirmer la Thora antérieure. Nous lui avons donné l'Évangile qui guide et qui éclaire pour confirmer la Thora antérieure, pour guider et exhorter les fidèles. Ceux qui ont l'Évangile, qu'ils jugent par la révélation de Dieu. Ceux qui ne jugent pas par ce que Dieu y a révélé sont pervers. Nous t'avons révélé le livre de vérité pour confirmer et vérifier le livre antérieur. Juge donc entre eux par la révélation de Dieu. Ne suis pas leurs passions loin de la vérité révélée. Nous vous avons donné à chacun une règle et un chemin. Si Dieu avait voulu il aurait fait de vous une nation unique. Mais il vous éprouve dans ses dons. Rivalisez en œuvres bonnes. Vous retournerez tous à Dieu et il vous résoudra vos divergences. Juge entre eux par la révélation de Dieu. Ne suis pas leurs passions. Attention, ils tentent de t'écarter d'une part de ce que Dieu t'a révélé. S'ils tournent le dos, sache que Dieu veut les frapper pour certains de leurs péchés. Oui certes, beaucoup d'hommes sont pervers. Veulent-ils un jugement de païens. Qui donc est meilleur juge que Dieu pour un peuple sûr de sa foi ?"

 

Le Coran, Sourate V : la table servie, versets 41-50, tr. fr. Jean Grosjean, Points Sagesses, 1998, p. 73-74.

 

  "Dis : Qui vous donne la nourriture du ciel et de la terre ? Qui est le maître de l'oreille et des yeux ? Qui fait naître le vivant du mort et le mort du vivant ? Qui gouverne ? Ils répondront : Dieu. Dis : Alors, ne serez-vous pas fidèles ? Tel est Dieu, votre Seigneur véritable. Et, hors de la vérité, qu'y a-t-il à part l'erreur ? Alors, comment vous détournez-vous ? Ainsi s'accomplit la parole de ton Seigneur sur les pervers : Ils ne croiront pas. Dis : Quel dieu ajouté crée la vie puis la recrée ? Dis : Dieu seul crée la vie puis la recrée. Comment vous détournez-vous ? Dis : Y a-t-il un de vos dieux ajoutés qui guide vers la vérité ? Dis : Dieu seul guide vers la vérité. Vaut-il mieux suivre le guide de vérité ou quelqu'un qui ne guide qu'autant qu'il est guidé ? Alors qu'avez-vous ? Comment jugez-vous ? La plupart ne font que supposer, mais que vaut une supposition contre la vérité ? Certes, Dieu sait ce qu'ils font. Certes, ce Coran ne pouvait être inventé par un autre que Dieu. Mais il confirme les messages antérieurs et explique le Seigneur des mondes, certitude indubitable. S'ils disent: Cet homme invente, réponds : Apportez une sourate pareille, priez-en qui vous pourrez autre que Dieu, si vous dites vrai. Au lieu de croire, ils nient ce qu'ils ne comprennent pas, ce dont l'explication ne leur est pas encore parvenue. Leurs devanciers aussi criaient au mensonge, mais regarde la fin des coupables. Il y en a qui croient et d'autres qui ne croient pas, mais ton Seigneur connaît les semeurs de désordre. S'ils te traitent de menteur, réponds : À moi mes actes, à vous les vôtres. Vous n'êtes pas chargés de mes œuvres ni moi des vôtres. Il y en a qui viennent t'écouter mais feras-tu entendre les sourds ? Que ne comprennent-ils ! Il y en a qui viennent te regarder, mais vas-tu guider les aveugles ? Que ne voient-ils ! Non, Dieu ne lèse pas les hommes, les hommes se lèsent eux-mêmes. Le jour où il les rassemblera, comme s'ils n'avaient demeuré qu'une heure, ils se reconnaîtront les uns les autres. Ceux qui niaient qu'ils rencontreraient Dieu seront perdants. Ils n'étaient pas guidés."

 

Le Coran, Sourate X : Jonas, versets 31-45, tr. fr. Jean Grosjean, Points Sagesses, 1998, p. 126-127.



  "Étant donné que la finalité de la Révélation est d'enseigner la science vraie et la pratique vraie ; étant donnée que des opérations sur lesquelles repose l'enseignement sont de deux sortes : [la production] de la représentation et [la production de] l'assentiment , comme l'ont expliqué les logiciens ; et que les méthodes de production de l'assentiment qui se présentent aux hommes sont au nombre de trois – démonstrative, dialectique et rhétorique –, ses méthodes de production de la représentation, au nombre de deux – représentation de la chose elle-même, ou de son symbole ; étant donné que tous les hommes ne sont pas disposés par leur nature à appréhender des démonstrations – ni même des arguments dialectiques, alors a fortiori des arguments démonstratifs! -, outre la difficulté de l'apprentissage des arguments démonstratifs et le temps fort long que celui-ci requiert [même] de la part de ceux qui y sont aptes ; et que la finalité de la Révélation n'est autre que d'enseigner tous les hommes, il fallait nécessairement que le Texte révélé comprît tous les types de méthodes de production de l'assentiment et de la représentation."


Averroès, Discours décisif, 1179, § 51, tr. fr. Marc Geoffroy, GF, 1996, p. 151-153.



  "L'Église n'est pas étrangère à ce parcours de recherche [de vérité], et elle ne peut l'être. Depuis que, dans le Mystère pascal, elle a reçu le don de la vérité ultime sur la vie de l'homme, elle est partie en pèlerinage sur les routes du monde pour annoncer que Jésus Christ est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6). Parmi les divers services qu'elle doit offrir à l'humanité, il y en a un qui engage sa responsabilité d'une manière tout à fait particulière: c'est la diaconie[1] de la vérité. D'une part, cette mission fait participer la communauté des croyants à l'effort commun que l'humanité accomplit pour atteindre la vérité (2) et, d'autre part, elle l'oblige à prendre en charge l'annonce des certitudes acquises, tout en sachant que toute vérité atteinte n'est jamais qu'une étape vers la pleine vérité qui se manifestera dans la révélation ultime de Dieu: « Nous voyons, à présent, dans un miroir, en énigme, mais alors ce sera face à face. À présent, je connais d'une manière partielle; mais alors je connaîtrai comme je suis connu » (1 Co 13, 12)."

 

Jean-Paul II, Foi et raison, 1998, § 9, Pierre Téqui éditeur, p. 4-5.


[1] La diaconie est la mise en œuvre de l'Évangile de Jésus-Christ à l'égard des pauvres, comme un témoignage personnel et communautaire et comme un service à l'égard de la personne et de la société.


  "Au point de départ de toute réflexion que l'Église entreprend, il y a la conscience d'être dépositaire d'un message qui a son origine en Dieu même (cf. 2 Co 4, 1-2). La connaissance qu'elle propose à l'homme ne lui vient pas de sa propre spéculation, fût-ce la plus élevée, mais du fait d'avoir accueilli la parole de Dieu dans la foi (cf. 1 Th 2, 13). À l'origine de notre être de croyants se trouve une rencontre, unique en son genre, qui a fait s'entrouvrir un mystère caché depuis les siècles (cf. 1 Co 2, 7; Rm 16, 25-26), mais maintenant révélé: « Il a plu à Dieu, dans sa bonté et sa sagesse, de se révéler lui-même et de faire connaître le mystère de sa volonté (cf. Ep 1, 9), par lequel les hommes ont accès auprès du Père par le Christ, Verbe fait chair, dans l'Esprit Saint, et sont rendus participants de la nature divine »[1]. C'est là une initiative pleinement gratuite, qui part de Dieu pour rejoindre l'humanité et la sauver. En tant que source d'amour, Dieu désire se faire connaître, et la connaissance que l'homme a de Lui porte à son accomplissement toute autre vraie connaissance que son esprit est en mesure d'atteindre sur le sens de son existence. "

 

Jean-Paul II, Foi et raison, 1998, § 9, Pierre Téqui éditeur, p. 13.


[1] Concile œcuménique Vatican II, Const. Dogm. sur la Révélation divine Dei Verbim, n. 2.

 

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Date de création : 11/11/2014 @ 14:56
Dernière modification : 01/11/2020 @ 19:28
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