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Là où se lève l'aube du bien, des enfants et des vieillards périssent, le sang coule.   Vassili Grossman


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Hors des sentiers battus
L'expérience précède la théorie

  "Simplicio : Le fondement principal de l'argumentation d'Aristote est a priori : c'est en vertu de ses principes physiques, évidents et clairs, qu'il montre la nécessité de l'inaltérabilité du ciel ; il établit la même chose ensuite a posteriori, en s'appuyant sur le sens et sur les traditions des anciens.
  Salviati : Ce que vous exposez là, c'est la méthode qu'il a suivie en écrivant sa doctrine, mais je ne crois pas que ce soit celle de sa recherche : je tiens fermement que d'abord, par les sens, les expériences et les observations, il a tenté de s'assurer de la conclusion le plus possible ; ensuite il a cherché les moyens de la démontrer, parce que c'est ainsi qu'on fait le plus souvent dans les sciences démonstratives ; il en va ainsi parce que, si la conclusion est vraie, la méthode résolu­tive permet de trouver facilement une proposition déjà démontrée, ou d'arriver à un principe connu par soi ; mais si la conclusion est fausse, on peut continuer à l'infini sans jamais rencontrer de vérité déjà connue, sauf à rencontrer une impossibilité ou absurdité manifeste. N'en doutez po­int, Pythagore, bien longtemps avant de trouver la démonstration pour laquelle il fit une hécatombe, s'était assuré que, dans le triangle rectangle, le carré du côté opposé à l'angle droit était égal aux carrés des deux autres côtés ;  la certitude de la conclusion aide beaucoup à trouver la démonstration, toujours s'il s'agit de sciences démonstratives.

  Mais, quelle que soit la façon dont Aristote ait procédé, que le raisonnement a priori ait précédé le recours a posteriori au sens ou l'inverse, il suffit qu'Aristote (on l'a dit plusieurs fois) donne la préséance aux expériences sensibles sur tous les raisonnements ; quant aux raisonnements a priori, on en a déjà examiné la force."

 

Galilée, Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, 1632, Première journée, tr. fr. René Fréreux et François de Gandt, Points sciences, 2000, p. 147-148.

 

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Date de création : 04/11/2015 @ 18:04
Dernière modification : 04/11/2015 @ 18:04
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