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Texte à méditer :  Time is money.
  
Benjamin Franklin
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Hors des sentiers battus
La maîtrise de la nature

  "Si le cours naturel des choses était parfaitement bon et satisfaisant, toute action serait une ingérence inutile qui, ne pouvant améliorer les choses, ne pourrait que les rendre pires. Ou, si tant est qu'une action puisse être justifiée, ce serait uniquement quand elle obéit directement aux instincts, puisqu'on pourrait éventuellement considérer qu'ils font partie de l'ordre spontané de la nature ; mais tout ce qu'on ferait de façon préméditée et intentionnelle serait une violation de cet ordre parfait. Si l'artificiel ne vaut pas mieux que le naturel, à quoi servent les arts de la vie ? Bêcher, labourer, bâtir, porter des vêtements sont des infractions directes au commandement de suivre la nature.
  [...] Tout le monde déclare approuver et admirer nombre de grandes victoires de l'art sur la nature : joindre par des ponts des rives que la nature avait séparées, assécher des marais naturels, creuser des puits, amener à la lumière du jour ce que la nature avait enfoui à des profondeurs immenses dans la terre, détourner sa foudre par des paratonnerres, ses inondations par des digues, son océan par des jetées. Mais louer ces exploits et d'autres similaires, c'est admettre qu'il faut soumettre les voies de la nature et non pas leur obéir ; c'est reconnaître que les puissances de la nature sont souvent en position d'ennemi face à l'homme, qui doit user de force et d'ingéniosité afin de lui arracher pour son propre usage le peu dont il est capable, et c'est avouer que l'homme mérite d'être applaudi quand ce peu qu'il obtient dépasse ce qu'on pouvait espérer de sa faiblesse physique comparée à ces forces gigantesques. Tout éloge de la civilisation, de l'art ou de l'invention revient à critiquer la nature, à admettre qu'elle comporte des imperfections, et que la tâche et le mérite de l'homme sont de chercher en permanence à les corriger ou les atténuer."


John Stuart Mill, La Nature", 1858, in Essais sur la religion, tr. fr. M. E. Cazelles, Paris, Germer Baillière, 1875, p. 17-18.

 

  "If the natural course of things were perfectly right and satisfactory, to act at all would be a gratuitous meddling, which, as it could not make things better, must make them worse. Or if action at all could be justified, it would only be when in direct obedience to instincts, since these might perhaps be accounted part of the spontaneous order of Nature; but to do anything with forethought and purpose would be a violation of that perfect order. If the artificial is not better than the natural, to what end are all the arts of life? To dig, to plough, to build, to wear clothes, are direct infringements of the injunction to follow nature. […]
  Everybody professes to approve and admire many great triumphs of Art over Nature: the junction by bridges of shores which Nature had made separate, the draining of Nature's marshes, the excavation of her wells, the dragging to light of what she has buried at immense depths in the earth; the turning away of her thunderbolts by lightning rods, of her inundations by embankments, of her ocean by breakwaters. But to commend these and similar feats is to acknowledge that the ways of Nature are to be conquered not obeyed; that her powers are often towards man in the position of enemies, from whom he must wrest, by force and ingenuity, what little he can for his own use, and deserves to be applauded when that little is rather more than might be expected from his physical weakness in comparison to those gigantic powers. All praise of Civilisation, or Art, or Contrivance, is so much dispraise of Nature; an admission of imperfection which it is man's business and merit to be always endeavouring to correct or mitigate."

 

John Stuart Mill, "Nature", 1858, in Nature, The Utility of religion and Theism, London, Green, Reader, and Dyer, 1874, pp. 19-20.

 

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Date de création : 20/01/2016 @ 17:44
Dernière modification : 20/01/2016 @ 17:44
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