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Texte à méditer :  Time is money.
  
Benjamin Franklin
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Hors des sentiers battus
L'ordre de la nature ; la nature comme système

  "La nature est un système, l'univers est une harmonie, la totalité est une liaison. Rien n'est isolé. « Tout est systématique dans l'Univers, tout y est combinaison, rapport, liaison, enchaînement. » Contemplé dans une telle perspective, l'univers est objet d'admiration et d'une admiration dont le double principe est en soi remarquable. À l'admiration des lois générales s'adjoint l'admiration de la surabondance des détails ; à l'admiration de la simplicité et de l'ordre, celle de la multiplicité et de la richesse. La magnificence de la création se célèbre sur un double registre, intellectuel et imaginatif. La raison s'exalte de comprendre le Plan de la Création, d'en mesurer et d'en approuver les dispositions générales, et de pénétrer la perfection de la totalité sous son aspect de système. Mais la maîtrise intellectuelle de la grandiose simplicité des lois et des forces se double d'un émerveillement de l'imagination devant la richesse infinie des formes, des gradations, des variations, des illustrations particulières. L'imagination est confondue, l'imagination est débordée, « l'imagination succombe sous le poids de la Création » : c'est un thème constant et ce n'est pas une clause de style. Il est très important que le finitisme du système de la machine du monde ait pour contrepoint la surabondance absolue du détail du plein. L'esprit trouve ainsi sa sécurité dans la satisfaction d'une double exigence : la généralité de l'ordre est connaissable, cependant que la richesse et la variété des formes naturelles est telle que nous ne saurions la concevoir, que nous n'aurions pu l'inventer, qu'elle nous dépassera et nous surprendra toujours. C'est le double avantage de l'ordre intellectuel et de la richesse sensible. L'imagination ne demande pas autre chose que l'indéfini au niveau de l'exclamation. Un système de la nature, un système du monde a beau satisfaire aux exigences intellectuelles de la raison ; il est parfaitement satisfaisant s'il satisfait aussi aux démesures de l'imagination, s'il y a dans sa plénitude un illimité qui comble la « volupté d'essoufflement » et l'esprit fini qui le contemple. Que l'imagination soit débordée, qu'elle soit certaine de se trouver toujours dans le milieu de la surabondance, dans l'élément du surplus, ce n'est pas seulement une ivresse, c'est surtout une garantie."

 

Judith Schlanger, Les Métaphores de l'organisme, 1971, Vrin, p. 62.

 

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Date de création : 24/01/2016 @ 10:05
Dernière modification : 24/01/2016 @ 10:05
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