"La forme la plus fréquente, peut-être, sous laquelle le paradoxe s'introduit dans la pragmatique de la communication humaine est celle d'une injonction exigeant un comportement déterminé qui, de par sa nature même, ne saurait être que spontané. Le prototype d'un tel message est donc : « Soyez spontané ! » Toute personne mise en demeure d'avoir ce comportement, se trouve dans une position intenable, car pour obéir, il lui faudrait être spontané par obéissance, donc sans spontanéité. Voici quelques variantes de ce type d'injonction paradoxale :
1. « Tu devrais m'aimer. »
2. « Je veux que tu me domines. » (Demande faite par une femme à un mari passif.)
3. « Tu devrais aimer jouer avec les enfants, comme les autres pères. »
4. « Ne sois donc pas si docile. » (Des parents à leur enfant qu'ils jugent trop dépendant d'eux.)µ
5. « Tu es libre de partir, tu sais, t'en fais pas si je pleure. » (exemple tiré d'un roman de William Styron.)"
P. Watzlawick, J. H. Beavin, D. D. Jackson, Une logique de la communication, 1967, Paris, Seuil, trad. J. Morche, 1972, p. 201.
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