"Au commencement, lorsque Dieu créa le monde, la Parole existait déjà ; celui qui est la Parole était avec Dieu, et était Dieu. Il était donc avec Dieu au commencement. Dieu a fait toutes choses par lui ; rien de ce qui existe n'a été fait sans lui. En lui était la vie, et cette vie donnait la lumière aux hommes. La lumière brille dans l'obscurité et l'obscurité ne l'a pas reçue.
Dieu envoya son messager, un homme appelé Jean. Il vint comme témoin, pour parler de la lumière. Il vint pour que tous croient grâce à ce qu'Il disait. Il n'était pas lui-même la lumière, il était le témoin qui vient pour parler de la lumière. Cette lumière était la seule véritable, celle qui vient dans le monde et qui éclaire tous les hommes.
Celui qui est la Parole était dans le monde. Dieu a fait le monde par lui, et pourtant le monde ne l'a pas reconnu. Il est venu dans son propre pays, mais les siens ne l'ont pas reçu. Cependant, quelques-uns l'ont reçu et ont cru en Lui ; Il leur a donné le droit de devenir enfants de Dieu. Ils ne sont pas devenus enfants de Dieu selon la nature humaine, comme on devient enfant d'un père terrestre ; c'est Dieu qui leur a donné une nouvelle vie.
Celui qui est la Parole est devenu un homme et a vécu parmi nous, plein de grâce et de vérité. Nous avons vu sa gloire, la gloire que le Fils unique reçoit de son Père. Jean a parlé de Lui ; il s'est écrié :
- C'est de Lui que j'ai parlé en disant : « Il vient après moi, mais Il est plus grand que moi, car Il existait déjà avant moi. »
Nous avons tous reçu notre part des richesses de sa grâce ; nous avons reçu une bénédiction après l'autre. Dieu nous a donné la loi par Moïse ; mais la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Personne n'a jamais vu Dieu. Mais le Fils unique, qui est Dieu et demeure auprès du Père l'a fait connaître."
Évangile de Jean, 1, 1-18, Nouveau Testament, Alliance Biblique Universelle, 1996, p. 133.
"Ni au ciel, ni sur terre, l'âme le possède rien en quoi elle puisse vivre justement, librement, chrétiennement, si ce n'est le Saint Évangile, la parole de Dieu, prêchée par le Christ. Comme il le dit lui-même (Jean 11 [25]) : « Je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi vivra éternellement » et de même (14 [6]) : « Je suis la voie, la vérité et la vie», de même (Math. 4 [4]) : « L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Ainsi nous devons être certains que l'âme peut se passer de toutes choses, sauf de la parole de Dieu, et, faute de la parole de Dieu, rien ne peut l'aider à subsister. Mais quand elle a la parole, elle n'a besoin de rien autre, elle trouve au contraire dans la parole sa suffisance, sa nourriture, sa joie, sa paix, sa lumière, sa science, sa justice, sa vérité, sa sagesse, sa liberté et tous les biens surabondamment. Ainsi nous lisons dans le Psautier et particulièrement au psaume 118 [119] que le prophète n'appelle rien davantage de ses vœux et de ses cris que la parole de Dieu. Et ce qui est tenu dans l'Écriture pour le pire fléau de Dieu et la plus grande marque de sa colère, c'est qu'il retire aux hommes sa parole ; inversement Dieu ne peut mieux manifester sa grâce, qu'en leur envoyant sa parole, comme il est dit au psaume 104 [107, 20] : « Il envoya sa parole et ainsi les aida. » Et le Christ n'est pas venu pour remplir aucune autre fonction que pour prêcher. Tous les Apôtres, Évêques, prêtres, et l'état ecclésiastique tout entier n'a pas non plus été appelé ni institué pour autre chose que pour la parole, bien que, malheureusement, il en aille aujourd'hui tout autrement."
Martin Luther, De la liberté du chrétien, 1520, 5, Foi vivante, Trad. Maurice Gravier, Paris, Aubier Montaigne, 1969, p. 48-50.
"Au point de départ de toute réflexion que l'Église entreprend, il y a la conscience d'être dépositaire d'un message qui a son origine en Dieu même (cf. 2 Co 4, 1-2). La connaissance qu'elle propose à l'homme ne lui vient pas de sa propre spéculation, fût-ce la plus élevée, mais du fait d'avoir accueilli la parole de Dieu dans la foi (cf. 1 Th 2, 13). À l'origine de notre être de croyants se trouve une rencontre, unique en son genre, qui a fait s'entrouvrir un mystère caché depuis les siècles (cf. 1 Co 2, 7; Rm 16, 25-26), mais maintenant révélé: « Il a plu à Dieu, dans sa bonté et sa sagesse, de se révéler lui-même et de faire connaître le mystère de sa volonté (cf. Ep 1, 9), par lequel les hommes ont accès auprès du Père par le Christ, Verbe fait chair, dans l'Esprit Saint, et sont rendus participants de la nature divine »[1]. C'est là une initiative pleinement gratuite, qui part de Dieu pour rejoindre l'humanité et la sauver. En tant que source d'amour, Dieu désire se faire connaître, et la connaissance que l'homme a de Lui porte à son accomplissement toute autre vraie connaissance que son esprit est en mesure d'atteindre sur le sens de son existence. "
Jean-Paul II, Foi et raison, 1998, § 9, Pierre Téqui éditeur, p. 13.