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Neurobiologie de l'agression

  "On constate que, de façon générale, le taux plasmatique d'hormone sexuelle mâle (testostérone) joue un rôle important dans le déterminisme des agressions intraspécifiques. Ces agressions sont beaucoup plus fréquentes et plus intenses chez le mâle que chez la femelle. Elles se développent dans la période pubertaire et post-pubertaire, c'est-à-dire au moment où – chez le mâle – le taux plasmatique de testostérone s'élève fortement. Chez le mâle adulte, la castration réduit très nettement la fréquence des agressions, et des administrations de testostérone ont pour effet de faire revenir cette fréquence à la valeur observée avant la castration. L'hormone sexuelle mâle intervient d'ailleurs à deux stades différents de l'ontogenèse. En effet, la testostérone n'exerce pleinement son influence « activatrice » dans le déclenchement des agressions intraspécifiques chez l'animal adulte que si le cerveau a été « sensibilisé », dès avant la naissance, par la testostérone sécrétée par le testicule fœtal.
  On pourrait être tenté de conclure, sur la base de ces données et de quelques autres qui vont dans le même sens, que la testostérone est l'« hormone de l'agression ». En réalité, il faut d'abord souligner que, dans certains cas (manipulation par l'expérimentateur ; certaines situations de compétition), les femelles s'avèrent aussi agressives que les mâles. On peut ajouter ensuite que, même chez les petits rongeurs, la testostérone ne joue nullement un rôle identique dans les différents types d'agression. C'est ainsi que nos recherches sur le comportement d'agression interspécifique rat-souris ont montré que la castration ne modifiait en rien le comportement du rat « tueur » (qui attaque et tue rapidement toute souris introduite dans sa cage) et qu'il n'était pas possible de faire apparaître ce comportement chez le rat spontanément « non tueur » en pratiquant des administrations répétées de testostérone. Dans le cas de l'agression déclenchée à l'égard d'une femelle gestante qui pénètre dans leur cage, seules les souris femelles s'avèrent agressives ; les mâles ne présentent cette agression que si on les castre et elle disparaît à nouveau si on leur injecte ensuite de la testostérone. En d'autres termes, selon le type d'agression considéré la testostérone sera activatrice, sans effet ou inhibitrice. De plus, pour un comportement d'agression donné, le rôle joué par la testostérone peut dépendre des conditions d'environnement. Prenons le cas des rats mâles qui s'agressent spontanément : les agressions disparaissent très rapidement à la suite de la castration si l'animal castré est confronté à un congénère dans un environnement inhabituel, alors qu'elles peuvent rester inchangées pendant des mois si ce même animal est observé dans sa propre cage, dans un environnement qui lui est familier. Il faut d'ailleurs dire que, de façon générale, l'action exercée par une substance hormonale interagit avec des facteurs relevant de la situation et de l'expérience."

 

Pierre Karli, L'Homme agressif, 1987, Odile Jacob, Opus, p. 246-247.


 

  "Les relations que le cerveau entretient avec le comportement n'ont pas un caractère linéaire et unidirectionnel ; bien au contraire, cerveau et comportement interagissent d'une manière complexe, et c'est le dialogue continu entre l'indi­vidu et son environnement qui donne à ces interactions tout leur sens. En effet, ce sont les contraintes imposées par – et les performances requises pour – un dialogue effi­cace avec l'environnement qui définissent les spécifica­tions inscrites au « cahier des charges » du fonctionnement cérébral. Il ne s'agit donc pas seulement d'analyser des mécanismes cérébraux et de voir comment la mise en jeu de ces derniers « explique » le comportement ; mais il s'agit tout autant de comprendre les modalités de fonction­nement du cerveau à partir des fonctions vitales que le comportement doit assurer pour l'être vivant. Dans cette perspective, les comportements constituent des moyens d'expression et d'action qui permettent à l'individu de maîtriser les relations qu'il établit avec son environne­ment. Ce qui déclenche et oriente le comportement, ce n'est donc pas l'événement extérieur en tant que tel (consi­déré comme un « stimulus-déclencheur » susceptible d'activer un système motivationnel donné), mais bien plus sa signification qui, elle, est endogène; car elle naît de la confrontation de l'information sensorielle présente avec les traces laissées par le vécu individuel, et plus précisé­ment avec les représentations internes forgées et mises au jour par – et pour – le dialogue avec l'environnement."

 

Pierre Karli, L'Homme agressif, 1987, Odile Jacob, Opus, p. 307-308.


 

  "Face à une souris, les opérations de traitement de l'infor­mation mises en jeu sont donc, en partie tout au moins, différentes selon qu'il s'agit d'un rat « naïf » qui est confronté pour la première fois avec l'intrusion d'une sou­ris dans sa cage, ou d'un rat « non tueur » confirmé qui s'est familiarisé avec la présence d'une souris dans son environnement, ou encore d'un rat « tueur » qui a une longue expérience du comportement d'agression interspé­cifique et de ses conséquences. Dans ces conditions, il n'est pas surprenant que certaines manipulations expérimenta­les n'aient nullement le même effet dans les trois cas. Indé­pendamment du fait déjà souligné que telle intervention fait apparaître le comportement muricide chez le rat « naïf », alors qu'elle est sans effet chez le rat « non tueur » confirmé, il est des données expérimentales dont le carac­tère en apparence paradoxal résulte simplement de ce que la souris n'a pas la même signification pour le rat « naïf » et pour le rat « tueur » confirmé, et qu'elle ne suscite pas, chez l'un et chez l'autre, une « attente » de même nature. C'est ainsi qu'une ablation des bulbes olfactifs augmente très nettement la probabilité d'une mise en œuvre initiale de l'agression interspécifique chez le rat « non tueur », alors qu'elle atténue la tendance du rat « tueur » à attaquer la souris. Une activation des neurotransmissions GABAergiques (produite par l'administration intrapérito­néale de certaines drogues) entraîne des conséquences ana­logues : dans un groupe de rats « tueurs » confirmés, on observe une diminution de la proportion de ceux qui tuent, alors que la probabilité d'apparition du comporte­ment muricide augmente chez les rats « naïfs ». Des résultats « paradoxaux » sont également obtenus lorsqu'on pratique, chez des rats « non tueurs » et chez des rats « tueurs », une stimulation électrique du système neuro­nique d'aversion et qu'en induit ainsi, de façon expéri­mentale, une expérience affective déplaisante : chez les premiers, on déclenche aisément un comportement d'agression que ces animaux ne présentent jamais d'une manière spontanée ; chez les seconds, en revanche, la même stimulation provoque l'arrêt d'une agression en cours, car elle interfère avec la motivation de nature appé­titive qui avait présidé à sa mise en route."

 

Pierre Karli, L'Homme agressif, 1987, Odile Jacob, Opus, p. 314-315.


 

  "[Dans la probabilité de mise en œuvre d'un comportement d'agression], un rôle primordial revient aux émotions, aux expériences affectives. Lorsqu'une situation suscite un comportement agressif, cette agression vise souvent à met­tre un terme à – ou tout au moins à atténuer – une émotion de nature aversive (inquiétude, peur, contrariété, colère) générée par la situation et par l'interprétation dont elle est l'objet. D'autres situations, fortuitement rencon­trées ou carrément recherchées, fournissent l'occasion de vivre des émotions plaisantes, car elles permettent, grâce à une conduite agressive, de s'approprier tel objet convoité ou de conforter l'estime de soi et la confiance en soi. Même dans les cas où l'agression paraît être « spontanée », dans la mesure où elle se manifeste en l'absence d'un événement ou d'une situation susceptible de l'avoir provoquée, elle peut exprimer un sentiment d'incertitude et d'insatisfac­tion, tout en visant à l'atténuer; elle peut également être le moyen mis en œuvre pour rechercher des stimulations, un certain état d'excitation, des « émotions fortes ». Si les émotions jouent donc un rôle primordial, elles le partagent largement avec le vécu individuel. Car, en dehors de celles qui accompagnent la satisfaction des besoins biologiques élémentaires et qui comportent une importante compo­sante innée, les émotions qui naissent à un moment donné de la vie dépendent étroitement de plusieurs aspects d'une personnalité forgée par un vécu. Et ce vécu individuel s'enrichit constamment des expériences affectives qui résultent de comportements pour la mise en œuvre des­quels il a fourni des déterminants essentiels."

 

Pierre Karli, L'Homme agressif, 1987, Odile Jacob, Opus, p. 236.


 

  "Dès lors qu'une situation a été interprétée de telle sorte qu'un comportement d'agression paraît être la stratégie appropriée, la mise en œuvre effective de ce comportement sera d'autant plus probable que l'expérience aura confirmé qu'il s'agit là d'un moyen d'action efficace qui permet d'atteindre l'objectif visé. Chez l'animal comme chez l'homme, la valeur instrumentale de l'agression fait l'objet d'un apprentissage : le cerveau enregistre les résultats obte­nus grâce à l'utilisation de cet instrument, et il en tient compte lorsqu'il analyse ultérieurement la même situation ou une situation analogue. Il est à peine besoin de souligner que, d'un point de vue purement biologique, cette « plas­ticité » de la mise en œuvre des agressions permet que le comportement de l'individu s'adapte aux conditions chan­geantes de l'environnement. Nous avons déjà souligné pré­cédemment qu'une « agressivité tous azimuts» constitue­rait un véritable non-sens biologique.
  Chez la souris comme chez le rat, l'expérience de la « victoire » dans une interaction conflictuelle augmente la probabilité que l'animal victorieux présente, dans des cir­constances analogues, une attitude « offensive ». On a généralement considéré que cette attitude était renforcée de façon positive par la perception du comportement de soumission présenté par l'animal vaincu. Mais ce renfor­cement positif est plus marqué encore si l'on enlève l'ani­mal qui est en train de perdre le combat et qu'on « frustre » ainsi l'animal gagnant de sa « victoire ». En réalité, l'objec­tif visé par l'agression (objectif qui, s'il est atteint, renforce positivement le comportement mis en œuvre) n'est pas la soumission de l'opposant en tant que telle, mais la dispa­rition -  ou tout au moins la « neutralisation » - d'un congénère étranger qui a pénétré dans l'environnement familier. Lorsque des rats « intrus » sont mis de façon répétée en présence d'un rat « résident» ou d'une colonie de quelques animaux, les attaques lancées contre eux deviennent de plus en plus fréquentes et de plus en plus intenses. Cela est dû à la fois à l'acquisition de comporte­ments d'attaque efficaces et à la disparition progressive de la peur que l'intrus suscitait initialement. Dans le cas de la colonie, c'est le mâle dominant qui est responsable de 80 à 90 des attaques lancées contre l'intrus. Il est intéressant de constater que, si l'on enlève ce mâle dominant de la colonie, un animal précédemment subordonné prend rapi­dement sa place pour attaquer l'intrus.

  Une activation expérimentale du système neuronique de renforcement positif permet de créer de toutes pièces une agressivité à l'égard d'un congénère, alors que cette attitude n'existait nullement au départ. On choisit deux rats parfaitement placides l'un à l'égard de l'autre. Chez l'un d'entre eux, on implante une électrode dans le système de renforcement positif (de récompense, de plaisir) ; on vérifie que l'électrode est implantée au bon endroit, en donnant à l'animal la possibilité de pratiquer de l'autosti­mulation. Par la suite, toutes les fois que cet animal pré­sente la moindre velléité d'agression, la moindre ébauche d'une conduite agressive à l'égard de son congénère (ce dernier grignote un biscuit, et on a précisément envie du même biscuit !), on le stimule par l'électrode implantée. En d'autres termes, on récompense toute velléité d'agression, on associe régulièrement une expérience affective plai­sante avec toute ébauche de conduite agressive. Et l'on constate qu'on développe ainsi chez ce rat une agressivité de plus en plus marquée, et de plus en plus stable. Cette agressivité à l'égard du congénère n'existait pas de façon innée ; elle s'est développée parce que nous l'avons rendue « payante », parce qu'elle permet à l'animal de revivre une expérience affective plaisante qu'on a associée préalable­ment de façon répétée, par la stimulation intracérébrale, avec toute velléité d'agression.
  Toutes les fois qu'une agression permet d'obtenir un résultat escompté et convoité, l'obtention de ce résultat augmente la probabilité d'une utilisation ultérieure de la stratégie dont l'efficacité vient d'être confirmée. Le résul­tat escompté peut consister non seulement en une expé­rience affective plaisante, mais également en la fin d'une expérience déplaisante. Il peut s'agir de mettre un terme à une situation stressante parce que non familière, comme nous l'avons vu plus haut, ou à des stimulations doulou­reuses. En effet, lorsque deux rats sont exposés ensemble à des chocs électriques, on peut apprendre à l'un d'entre eux qu'il a la possibilité de mettre fin à ces chocs s'il agresse « convenablement » son congénère. On peut ainsi déve­lopper une véritable « escalade » dans l'agressivité intra­spécifique que cet animal manifeste sous l'effet du condi­tionnement qu'on lui impose. De plus, la mise en œuvre d'agressions de plus en plus intenses n'intervient pas seu­lement lorsque le rat est replacé dans la situation même dans laquelle il a effectué cet apprentissage de la valeur instrumentale de l'agression, mais également dans les cir­constances qui sont celles des interactions sociales du type résident-intrus."

 

Pierre Karli, L'Homme agressif, 1987, Odile Jacob, Opus, p. 288-290.


 

  "Le développement d'attachements interindividuels diversifiés et enrichissants et celui du sen­timent d'appartenance, avec – corrélativement – celui d'une conscience de soi plus nette et plus différenciée et celui d'une certaine estime de soi, entraînent pour l'homme – en dehors des bénéfices évidents – de multi­ples occasions de frustration, éventuellement génératrices d'agressions : frustrations liées à toute menace ou atteinte portée au sens de l'intégrité et de la dignité personnelles, à une relation interpersonnelle valorisante, au sentiment d'identité et d'appartenance à un groupe. De plus (et ce « revers de la médaille » confirme indirectement les effets bénéfiques de la socialisation), il a été amplement démontré que la désagrégation ou déstructuration sociale était particulièrement « agressogène ». Scott (1975) a passé en revue de nombreux exemples, pris dans trois classes de vertébrés (poissons, oiseaux, mammifères), où la désagré­gation sociale – quelle qu'en soit la cause – se traduit toujours par une nette augmentation de la fréquence des affrontements, des agressions, entre les individus. Il en va de même dans les collectivités humaines. Dans la société ammassalimiut (sur la côte orientale du Groenland), la conjonction d'une acculturation accélérée, d'une déstruc­turation sociale et de la disparition de certains modes tra­ditionnels de régulation a entraîné un net développement des comportements agressifs et violents. Chez les Yano­mami du Venezuela, la société est acéphale, faiblement hiérarchisée et dépourvue d'institutions d'autorité ; et, dans cette société, la violence est « un mode institutionna­lisé de contrôle social destiné à faire respecter le droit ». En l'absence de systèmes d'autorité constitués, les pratiques de la violence « produisent de l'ordre et permettent de répondre aux multiples tensions qui traversent la société »."

 

Pierre Karli, L'Homme agressif, 1987, Odile Jacob, Opus, p. 275.


 

  "Le fait même que la dévalorisation d'autrui facilite net­tement l'agression démontre – s'il en est besoin –  qu'une attitude « positive » à l'égard d'autrui constitue le meilleur frein à la mise en œuvre de l'agression comme moyen d'expression et d'action. D'autant plus que la reconnais­sance et le respect de la dignité d'autrui vont généralement de pair avec une certaine idée qu'on se fait de sa propre dignité et qu'on a à cœur de préserver. Les racines de cette attitude plongent dans la prime enfance, et la faculté de nouer des liens affectifs (« attachement ») joue à cet égard un rôle essentiel. Si le jeune enfant fait l'expérience d'une attitude parentale qui se soucie d'encourager et de soute­nir, et qui est empreinte d'un évident esprit de solidarité, il acquiert ainsi le sens de sa valeur et de sa dignité, en même temps qu'une certaine « confiance dans la bienveillance d'autrui » et « un modèle propice à l'établissement des relations futures ». L'attachement est un processus d'« harmonisation psychobiologique » qui permet à l'indi­vidu de se mettre – avec d'autres – « sur la même lon­gueur d'onde ». C'est pour une bonne part sur cette faculté d'attachement que se fonde ensuite le développe­ment d'un sentiment d'appartenance, du sens de l'engage­ment et de la responsabilité à l'égard d'autrui, et de l'adhé­sion à des valeurs communes. Les criminologues sont d'accord pour considérer que l'attachement et l'engage­ment à l'égard du groupe sont des conditions nécessaires, quoique non suffisantes, pour prévenir la « déviance », même lorsqu'ils divergent par ailleurs en mettant l'accent sur la responsabilité de l'individu ou plutôt sur celle de la société."

 

Pierre Karli, L'Homme agressif, 1987, Odile Jacob, Opus, p. 298-299.


 

  "Le darwinisme social, conforté par la sociobiologie, affirme que nos comportements d'agression sont le fruit de la sélection naturelle et que c'est grâce à eux que sont assu­rées la survie et la reproduction des « plus aptes ». Si, au sein de la société humaine, l'homme s'avère être souvent « un loup pour l'homme », cela correspond donc à une « loi de la nature » ; et il serait vain, voire dangereux pour la survie de l'espèce, de vouloir changer cet « ordre natu­rel » des choses. L'accent est toujours mis sur une sorte de perversité innée de l'homme. Il n'est guère question de l'affection, de l'amitié, du dévouement..., car on aurait du mal à expliquer à quelle nécessité pourrait bien répondre le développement, par une même sélection naturelle, de deux attitudes parfaitement antinomiques. On dira peut-être que les attitudes positives ne sont pas nécessairement dues à la sélection naturelle; mais, si tel est le cas, on ne voit plus pourquoi les attitudes agressives devraient, quant à elles, être nécessairement le fruit d'une semblable sélection et, partant, le reflet d'une « loi de la nature ». En réalité, il importe – une fois de plus – de ne pas confondre le comportement en tant que tel, moyen d'expression et d'action dont dispose tout individu, avec un prétendu « instinct » qui pousserait nécessairement à sa mise en œuvre effective. Prenons l'exemple de ce merveilleux ins­trument qu'est la main de l'homme. Il est peu douteux que c'est l'évolution du patrimoine génétique, sous la pression d'un ensemble de facteurs liés au dialogue avec l'environ­nement, qui a permis le développement des gestes les plus divers et les plus nuancés. Mais ce ne sont certainement pas nos gènes qui déterminent, de façon directe et inéluc­table, que cette main meurtrisse, blesse, détruise et mau­disse, ou qu'au contraire elle caresse, soigne, crée et bénisse !"

Pierre Karli, L'Homme agressif, 1987, Odile Jacob, Opus, p. 368-369.

 

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Date de création : 21/12/2023 @ 10:01
Dernière modification : 21/12/2023 @ 10:01
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