"Il faut défendre la religion non en tuant les autres, mais en mourant pour elle ; non par la rigueur des supplices, mais par la patience ; non par des crimes, mais par la foi. La religion étant un bien, elle ne veut point être défendue par le mal. Si vous entreprenez de la défendre en répandant le sang, en exerçant des cruautés, et en commettant des crimes, bien loin de la défendre vous la violez. Il n'y a rien de si volontaire que la religion, et elle est entièrement détruite pour peu que la liberté de celui qui offre son sacrifice soit contrainte. Le meilleur moyen de défendre la religion est de mourir pour elle. On l'autorise de cette sorte devant les hommes, et en même temps on conserve à Dieu la fidélité qu'on lui a vouée. Lorsque ceux qui servent les rois de la terre ont signalé leur fidélité par un service important, et qu'ils survivent au danger, ils en sont plus estimés et plus chéris de leur prince ; et s'ils meurent pour ses intérêts, ils acquièrent une réputation universelle. La foi que nous gardons à Dieu est suivie d'une récompense d'autant plus solide et plus éclatante, qu'elle dure non seulement autant que la vie présente qui est fort courte, mais autant que la vie future qui est éternelle. Le culte que nous rendons à Dieu est comme une milice spirituelle qui nous oblige à lui garder une inviolable fidélité. Comment Dieu aimerait-il l'homme qui l'adore, s'il n'était aussi aimé de lui ? Quand les païens offrent à leurs dieux des sacrifices, ils ne leur offrent rien qui soit intérieur, ni qui leur soit propre. Ils ne leur offrent point une âme pure, une soumission sincère, une crainte respectueuse. Quand ils ont achevé leur vaine cérémonie, ils laissent toute leur piété dans le temple et ils n'en remportent rien, comme ils n'y avaient rien apporté."
Lactance, Institutions divines, début du 3e siècle, Livre V, chapitre XX.
"Point de contrainte en religion, car le vrai se distingue du faux. Quiconque ne croit pas aux Tâghout[1] mais croit en Dieu tient l'anse la plus solide et sans fêlure, car Dieu entend et il sait. Dieu est le maître des croyants. Il les mène des ténèbres aux lumières. Mais les incroyants ont pour maîtres les Tâghout qui les mènent de lumière en ténèbres. Ce sont là les hôtes du feu et ils y seront pour toujours."
Coran, Sourate 2, versets 256-257, tr. fr. Jean Grosjean, Points Sagesses, 1998, p. 36.
[1] Tâghout : divinité païenne.
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