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Texte à méditer :  Avant notre venue, rien de manquait au monde ; après notre départ, rien ne lui manquera.   Omar Khayyâm
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Hors des sentiers battus
freud.jpgL'avenir d'une illusion de Freud

1. Le texte existe en version électronique :

On le trouve sur le site des
Classiques des sciences sociales dans la traduction de Marie Bonaparate (1932).

2. Editions disponibles pour les élèves :



- Le texte de Freud est disponible aux P.U.F. Précisons que depuis 1995, il s'agit d'une nouvelle édition, avec une traduction nouvelle par Anne Balseinte, Jean-Gilbert Delarbre et Daniel Hartmann (cette traduction remplace la traduction de Marie Bonaparte, qui datait de 1932). Cette traduction a le mérite d'être plus fidèle à l'original allemand (le concept d' Hilflosigkeit retrouve par exemple son originalité en étant traduit par le néologisme "désaide" et non plus par le terme de détresse qui était trompeur), mais elle est plus difficile d'accès que l'ancienne traduction.

- Il existe aussi une édition chez Bréal, dans la collection Philothèque (qui reprend la nouvelle traduction des P.U.F.). Le texte est ici accompagné de repères sur l'auteur et le contexte, et de diverses annexes ; mais seuls les chapitres III à VIII sont reproduits (ce qui n'est pas gênant si l'on se concentre sur la question de la religion).

- Depuis 2009, toutes les oeuvres de Freud sont tombées dans le domaine public, ce qui a incité les éditeurs à proposer de nouvelles traductions des textes les plus "vendeurs" de Freud, dont L'avenir d'une illusion. On trouve donc désormais celui-ci en collection de poche chez Points Essais et chez Hatier Poche (respectivement 5 euros et 4 euros 50).

3. Contenu :


    L'avenir d'une illusion, paru en 1927, ne constitue que l'un des textes que Freud a consacré au phénomène religieux. La démarche est la même que dans ses autres textes (Exemples : Totem et tabou ou L'homme Moïse) : tenter de comprendre le phénomène religieux à travers le prisme de la recherche psychanalytique. En d'autres termes, il s'agit pour Freud d'essayer de rendre compte de la religion grâce aux acquis de la psychanalyse.
    Si pour Freud, on peut légitimement appliquer la psychanalyse à la religion, c'est parce qu'il existe un rapport d'homologie structurale entre névrose et religion (Freud considère par exemple qu'on retrouve dans la religion un rapport au père qui est de même nature que chez le névrosé). La religion est vue comme une névrose collective ; par là, elle serait un rempart contre la névrose individuelle.
    La religion serait donc la projection sur le monde de ce qui se passerait dans l'esprit des individus. Ainsi, la religion répond à un sentiment de détresse (ou de désaide = Hilflosigkeit).
    Selon Freud, les doctrines religieuses offrent au croyant la possibilité de tenir ses désirs pour des réalités.
→ ex. : déni de la mort comme déni par excellence de la religion. Parce que l'individu a peur de mourir, il invente une religion qui lui promet une vie éternelle après la mort.
    Pour Freud, il s'agit donc de dénoncer l'illusion religieuse. Plus précisément, les vérités de la science doivent venir se substituer aux illusions religieuses. La religion empêche de penser, c'est pourquoi il est important pour Freud que l'homme retrouve sa capacité à penser par lui-même en s'affranchissant de l'illusion religieuse.
    Freud développe ainsi un certain scientisme. C'est la science qui détient la vérité.
    Freud se défend cependant de proposer une nouvelle religion (la psychanalyse) qui viendrait remplacer les religions déjà existantes. Car il n'y a pas de conception psychanalytique du monde. La psychanalyse "repose sur la conception scientifique générale du monde".

    Freud précise d'ailleurs que la science n'est pas à l'abri des illusions. Mais il y a pourtant dans l'attitude scientifique une différence décisive par rapport à l'attitude religieuse : l'illusion scientifique n'est pas un délire, elle se soumet et accepte les éventuels démentis apportés par l'expérience.
 

4. Les notions du programme recoupées par ce texte :

En premier lieu la religion, qui peut être presque entièrement traitée à partir de l'oeuvre ; mais il faut prévoir pour cela de développer au maximum la pensée freudienne, car certaines questions ne sont qu'évoquées et ne sont pas essentielles dans la démarche qui est celle de Freud. La critique de la religion peut en revanche être exemplifiée de façon quasi exhaustive par cette étude.
En second lieu, les deux premiers chapitres constituent une très bonne entrée en matière à la réflexion sur la culture (Freud s'attache en effet à définir celle-ci). Une démarche possible est donc de commencer l'étude de l'oeuvre par les deux premiers chapitres, qui constitueront une introduction à la notion de culture, et traiter dans la foulée la question de la religion, en continuant l'étude des chapitres suivants.
En troisième lieu, dans la mesure où Freud fait appel au bagage psychanalytique, l'oeuvre permet d'aborder la question de l'inconscient (et plus généralement du sujet).
Enfin, l'étude de L'avenir d'une illusion est aussi propice à l'examen plus partiel de notions telles que l'art, et à de nombreux repères, parmi lesquels le couple obligation/contrainte, absolu/relatif, croire/savoir, idéal/réel, persuader/convaincre, transcendant/immanent, etc.

5. Qualités et faiblesses de l'oeuvre :

- Préalables requis : avoir déjà traité de la théorie de l'inconscient freudien, à moins qu'on décide de se servir de l'étude de l'oeuvre pour le faire.

- Temps consacré à l'étude : en moyenne une heure par chapitre, si bien qu'on peut faire varier son étude entre 6 et 10 heures selon qu'on étudie l'ensemble des chapitres, ou seulement les 8 premiers chapitres, voire les chapitres 3 à 8. Ce temps ne prend pas en compte un exposé de la théorie psychanalytique si celui-ci s'avérait nécessaire.

Le texte est court (53 pages), même s'il est encore trop long pour certains élèves, et il permet d'aborder de façon complète mais aussi polémique la question de la religion (ainsi que celle plus générale de la culture). L'accueil des élèves m'a semblé plutôt positif, même si après lecture personnelle, et avant l'étude en classe, ils ont fait part de leur difficulté à appréhender la pensée de Freud (certains n'avaient pas compris par exemple le sens du titre, même après avoir lu le livre).
Une étude stimulante par conséquent, et que je recommencerai volontiers.


 


Date de création : 06/05/2006 @ 12:25
Dernière modification : 27/10/2020 @ 14:15
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