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Texte à méditer :  Deviens ce que tu es.
  
Pindare
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Hors des sentiers battus
La science a pour but d'améliorer l'existence humaine

  "Le but de l'humanité, ce n'est pas le repos dans une ignorance résignée ; c'est la guerre implacable contre le faux, la lutte contre le mal.

  La science est l'âme d'une société ; car la science, c'est la raison. Elle crée la supériorité militaire et la supériorité industrielle. Elle créera un jour la supériorité sociale, je veux dire un état de société où la quantité de justice qui est compatible avec l'essence de l'univers sera procurée. La science met la force au service de la raison. Il y a en Asie des éléments de barbarie analogues à ceux qui ont formé les premières armées musulmanes et ces grands cyclones d'Attila, de Gengiskhan. Mais la science leur barre le chemin. Si Omar, si Gengiskhan avaient rencontré devant eux une bonne artillerie, ils n'eussent pas dépassé les limites de leur désert. Il ne faut pas s'arrêter à des aberrations momentanées. Que n'a-t-on pas dit, à l'origine, contre les armes à feu, lesquelles pourtant ont bien contribué à la victoire de la civilisation ? Pour moi, j'ai la conviction que la science est bonne, qu'elle seule fournit des armes contre le mal qu'on peut faire avec elle, qu'en définitive elle ne servira que le progrès, j'entends le vrai progrès, celui qui est inséparable du respect de l'homme et de la liberté."

 

Ernest Renan, Conférence sur l'islam et la science, 27 janvier 1883, Calmann Lévy, p. 23-24.


 

 

 

 

 

  "La thèse orgueilleuse selon laquelle il n'y a pour la science aucune question qui soit principiellement insoluble est tout à fait compatible avec l'idée humble que, même si nous avions répondu à toutes les questions, nous n'aurions nullement résolu dès ce moment-là le problème (Aufgabe) qui nous est posé par la vie. La tâche de la connaissance est une tâche déterminée, bien circonscrite, importante dans la vie ; et, en tout état de cause, l'humanité est soumise à l'obligation de façonner l'aspect de la vie qui peut être façonné à l'aide de la connaissance en utilisant effectivement les meilleures ressources de la connaissance, c'est-à-dire avec les moyens de la science. Même s'il est vrai que l'importance de la science pour la vie est, dans des courants de pensée modernes, sous-estimée de multiple façon, nous ne voulons pas pour autant nous laisser entraîner à commettre la faute inverse. Nous voulons au contraire précisément reconnaître nettement vis-à-vis de nous-mêmes, les gens qui travaillent dans la science, que la vie requiert pour être maîtrisée la mise en oeuvre de toutes les forces de l'espèce la plus diverse, et nous garder de la croyance myope qui consisterait à se figurer que les exigences de la vie peuvent être satisfaites à l'aide des seules forces de la connaissance conceptuelle."

 

 

Rudolph Carnap, La Construction logique du monde, 1928, § 183.


 

    "Moi je soutiens que le seul but de la science consiste à soulager les peines de l'existence humaine. Quand des hommes de science intimidés par des hommes de pouvoir égoïstes se contentent d'amasser le savoir pour le savoir, la science s'en trouve mutilée, et vos nouvelles machines pourraient ne signifier que des tourments nouveaux. Vous découvrirez peut-être avec le temps tout ce qu'on peut découvrir, et votre progrès cependant ne sera qu'une progression, qui vous éloignera de l'humanité. L'abîme entre elle et vous pourrait un jour devenir si grand qu'à votre cri de joie devant quelque nouvelle conquête pourrait répondre un cri d'horreur universel. Moi, en tant qu'homme de science, j'avais une possibilité unique. De mon temps l'astronomie atteignait les places publiques. Dans ces conditions tout à fait particulières, la fermeté d'un homme aurait pu provoquer de grands ébranlements. Si j'avais résisté, les physiciens auraient pu développer quelque chose comme le serment d'Hippocrate des médecins, la promesse d'utiliser leur science uniquement pour le bien de l'humanité ! Au point où en sont les choses, le mieux que l'on puisse espérer est une lignée de nains inventifs qui loueront leurs services à n'importe quelle cause."
 

 

Discours de Galilée à son ancien élève Andrea Sarti, in Bertolt Brecht, La vie de Galilée, 1938-1945, Scène 14, L'Arche, 2006, p. 131.
 

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Date de création : 07/12/2006 @ 17:08
Dernière modification : 09/11/2018 @ 15:23
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