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Texte à méditer :   Le progrès consiste à rétrograder, à comprendre [...] qu'il n'y avait rien à comprendre, qu'il y avait peut-être à agir.   Paul Valéry
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Hors des sentiers battus
Art et culture

    "L'art préhistorique le plus ancien marque assurément le passage de l'animal à l'homme. Sans doute, au moment où naquit l'art figuratif, l'homme existait-il depuis longtemps. Mais non sous la forme qui justifie la sorte d'émoi, qu'étant humains, nous avons si nous nous sentons semblables et solidaires. Les anthropologues désignent sous le nom d'Homo faber l'Homme du Paléolithique inférieur, qui n'avait pas encore la station droite, qui se tenait encore très loin de nos possibilités multiples et n'avait de nous que l'art de fabriquer des outils. Seul l'Homo sapiens est notre semblable, à la fois par l'aspect, la capacité crânienne et, au-delà du souci de l'immédiate utilité, par la faculté de créer, plus loin que les outils, des oeuvres où la sensibilité affleure.

    L'aspect du premier homme ne nous est connu qu'indirectement par des os, et sa capacité crânienne est une représentation de l'esprit. L'art préhistorique est donc la seule voie par laquelle, à la longue, le passage de l'animal à l'homme est devenu sensible pour nous. À la longue et aussi, faut-il dire, à partir d'une date assez récente. En effet, cet art, autrefois ignoré, n'a été l'objet que depuis peu d'une découverte en deux temps. Tout d'abord, la première révélation de l'art pariétal paléolithique ne rencontra que l'indifférence. Comme en un conte de fées, la petite fille, âgée de cinq ans, de Marcelino de Santuola, découvrit, en 1879, dans la grotte d'Altamira, près de Santander, de merveilleuses fresques polychromes. Sa petite taille lui avait permis d'errer sans effort dans une salle si basse que personne n'y entrait. Dès lors, les visiteurs affluèrent, mais l'idée d'un art admirable, dû à des hommes très primitifs, ne put s'imposer. Il y avait là quelque chose de choquant, les savants haussèrent les épaules, et l'on finit par ne plus s'occuper de ces invraisemblables peintures. Méconnues, méprisées, elles n'ont obtenu que tardivement le dédouanement de la science : ce ne fut qu'après 1900."


George Bataille, « Le passage de l'animal à l'homme et la naissance de l'art », in Oeuvres complètes, tome XII, Gallimard, 1988.


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Date de création : 17/11/2007 @ 15:22
Dernière modification : 22/07/2011 @ 13:37
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