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Texte à méditer :  Avant notre venue, rien de manquait au monde ; après notre départ, rien ne lui manquera.   Omar Khayyâm
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Hors des sentiers battus
La morale objectiviste

  "L'éthique objectiviste préconise et défend fièrement l'égoïsme rationnel, ce qui signifie : les valeurs requises pour la survie de l'homme en tant qu'homme, ce qui signifie : les valeurs requises pour la survie humaine – et non pas les valeurs produites par les désirs, les émotions, les « aspirations », les sentiments, les caprices ou les besoins de bêtes [brutes] irrationnelles, qui n'ont jamais dépassé la pratique primitive des sacrifices humains, n'ont jamais découvert une société industrielle, et ne peuvent concevoir aucun intérêt propre, si ce n'est celui de saisir le butin du moment.
  L'éthique objectiviste considère que le bien humain ne nécessite pas de sacrifices humains et ne peut être atteint par le sacrifice de quiconque à quiconque. Elle estime que les intérêts rationnels des hommes ne se heurtent pas – qu'il n'y a pas de conflit d'intérêts parmi les hommes qui ne désirent pas ce qui est immérité, qui ne font pas des sacrifices, ni ne les acceptent, qui se traitent les uns les autres en tant que négociants [traders], donnant valeur pour valeur.
  Le principe de l'échange [trade] est la seule éthique rationnelle pour toutes les relations humaines, personnelles et sociales, privées et publiques, spirituelles et matérielles. C'est le principe de la justice."

 

Ayn Rand, The objectivist ethics, 1957, in The virtue of selfishness, Signet, p. 34, tr. fr. Pierre-Jean Haution.


 

  "[…] la plupart des philosophes ont désormais décidé que la raison a failli, que l'éthique est en-dehors du pouvoir de la raison, qu'aucune éthique rationnelle ne peut être définie et que, dans le domaine de l'éthique – dans le choix de ses valeurs, de ses actions, de ses occupations, des buts de sa vie – l'homme doit être guidé par autre chose que la raison. Par quoi ? La foi – l'instinct – l'intuition – la révélation – le sentiment – le goût – la pulsion – le désir – le caprice. Aujourd'hui, comme par le passé, la plupart des philosophes considèrent que l'étalon ultime de l'éthique est le caprice (ils appellent cela "postulats arbitraires" ou "choix subjectif" ou "engagement émotionnel") – et ils se livrent bataille uniquement sur la question de savoir le caprice de qui : son propre caprice, ou celui de la société, ou du dictateur, ou de Dieu. Quelles que soient les autres choses sur lesquelles ils sont en désaccord, les moralistes d'aujourd'hui s'accordent à dire que l'éthique est un problème subjectif et que les trois choses exclues de son domaine sont : la raison, l'esprit, la réalité.
  Si vous vous demandez pourquoi le monde n'en finit pas de sombrer dans les profondeurs de l'enfer, voilà la raison. […]
  L'éthique n'est pas un fantaisie mystique – ni une convention sociale – ni un luxe subjectif et dispensable, pouvant être changé ou rejeté en cas d'urgence. L'éthique est une nécessité objective et métaphysique de la survie humaine – pas par la grâce du supernaturel ni de vos voisins ni de vos caprices, mais par la grâce de la réalité et de la nature de la vie.
  Je cite un discours de Galt [1] : "L'homme a été qualifié d'être rationnel, mais la rationalité est affaire de choix – et l'alternative que la nature lui offre est la suivante : être rationnel ou animal suicidaire. L'homme doit être homme – par choix ; il doit tenir sa vie pour une valeur – par choix ; il doit apprendre à la supporter – par choix ; il doit découvrir les valeurs qu'elle requiert et pratiquer ses vertus – par choix. Un code de valeurs accepté par choix est un code de moralité."
  L'étalon de la valeur selon l'Éthique objectiviste – l'étalon grâce auquel on juge ce qui est bien ou mal – est la vie de l'homme, ou : ce qui est requis pour la survie de l'homme en tant qu'homme.
  Puisque la raison est le premier moyen de survie de l'homme, ce qui est propre à la vie d'un être rationnel est le bien ; ce qui le nie, s'y oppose ou le détruit est le mal.
  Puisque tout ce dont un homme a besoin doit être découvert par son propre esprit et produit par ses propres efforts, les deux méthodes essentielles de survie propres à un être rationnel sont : la pensée et le travail productif. […]
  Le principe social fondamental de l'Éthique objectiviste est que, puisque la vie est une fin en soi, alors tout être humain est une fin en soi, et non pas un moyen en vue des fins ou du bien-être des autres – et que, par conséquent, l'homme doit vivre pour lui-même, sans jamais se sacrifier pour les autres, ni sacrifier les autres à son profit. Vivre pour soi-même signifie que la réalisation de son propre bonheur est pour l'homme le but le plus moral."

 

Ayn Rand, The objectivist ethics, 1961, in The virtue of selfishness, Signet, p. 15, pp. 24-25 et p. 30, tr. fr . Pierre-Jean Haution.


[1] John Galt est le personnage du roman best-seller de Ayn Rand intitulé Atlas shrugged (La colère d'Atlas).

 

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Date de création : 29/01/2010 @ 16:47
Dernière modification : 01/07/2011 @ 18:50
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