* *

Texte à méditer :  L'histoire du monde est le tribunal du monde.
  
Schiller
* *
Figures philosophiques

Espace élèves

Fermer Cours

Fermer Méthodologie

Fermer Classes préparatoires

Espace enseignants

Fermer Sujets de dissertation et textes

Fermer Elaboration des cours

Fermer Exercices philosophiques

Fermer Auteurs et oeuvres

Fermer Méthodologie

Fermer Ressources en ligne

Fermer Agrégation interne

Hors des sentiers battus
Morale et raison

  "La moralité consiste à réaliser des fins impersonnelles, générales, indépendantes de l'individu et de ses intérêts particuliers. Or, la raison, par sa constitution native, va d'elle-même au général, à l'impersonnel ; car elle est la même chez tous les hommes et même chez tous les êtres raisonnables. Il n'y a qu’une raison. Par conséquent, en tant que nous ne sommes mus que par la raison, nous agissons moralement, et, en même temps, nous agissons avec une pleine autonomie, parce que nous ne faisons que suivre la loi de notre nature raisonnable. Mais, alors, d'où vient le sentiment d'obligation ? C'est que, en fait, nous ne sommes pas des êtres purement rationnels, nous sommes aussi des êtres sensibles. Or, la sensibilité, c'est la faculté par laquelle les individus se distinguent les uns des autres. Mon plaisir ne peut appartenir qu'à moi et ne reflète que mon tempérament personnel. La sensibilité nous incline donc vers des fins individuelles, égoïstes, irrationnelles, immorales. Il y a donc, entre la loi de raison et notre faculté sensible, un véritable antagonisme, et, par suite, la première ne peut s'imposer à la seconde que par une véritable contrainte. C’est le sentiment de cette contrainte qui donne naissance au sentiment de l'obligation. "

 

Durkheim, L'éducation morale, 1903, Huitième leçon, Le troisième élément de la moralité : L'autonomie de la volonté.



  "Que, dans l'état actuel des choses, la raison doive apparaître comme seule impérative, que l'intérêt de l'humanité soit d'attribuer aux concepts moraux une autorité propre et une force intrinsèque, enfin que l'activité morale, dans une société civilisée, soit essentiellement rationnelle, cela n'est pas douteux. Comment saurait-on autrement ce qu'on doit faire dans chaque cas particulier ? Des forces profondes sont là, l'une d'impulsion et l'autre d'attraction : nous ne pouvons nous reporter directement à elles chaque fois qu'il y a une décision à prendre. Ce serait le plus souvent refaire inutilement un travail que la société en général d'une part, l'élite de l'humanité de l'autre, ont fait pour nous. Ce travail a abouti à formuler des règles et à dessiner un idéal : ce sera vivre moralement que de suivre ces règles, que de se conformer à cet idéal. Ainsi seulement on sera sûr de rester pleinement d'accord avec soi-même : il n'y a de cohérent que le rationnel. Ainsi seulement pourront être comparées entre elles les diverses lignes de conduite ; ainsi seulement pourra être appré­ciée leur valeur morale."

 

Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, 1932, Chapitre I, Alcan, p. 81-82.

 

Retour au menu sur la morale


Date de création : 14/06/2010 @ 14:14
Dernière modification : 10/03/2014 @ 12:45
Catégorie :
Page lue 7804 fois


Imprimer l'article Imprimer l'article

Recherche



Un peu de musique
Contact - Infos
Visites

   visiteurs

   visiteurs en ligne

^ Haut ^