Le thème de la session 2014-2015 est : LA GUERRE
En sus de ce thème, le programme contient trois œuvres qui seront étudiées pendant l'année :
Eschyle, Les Perses, traduction de Danielle Sonnier (collection GF, 2014).
Clausewitz, De la guerre, Livre premier "Sur la nature de la guerre", traduction de Nicolas Waquet (Rivages Poche, 2014).
Henri Barbusse, Le Feu (n'importe quelle édition fera l'affaire)
I. Il faut bien entendu commencer par se procurer et lire les trois œuvres du programme. Cette lecture estivale est IMPÉRATIVE si vous ne voulez pas prendre du retard dès le début d'année.
II. Il est par ailleurs obligatoire de lire au moins un autre grand livre sur la Première Guerre mondiale ; pour vous guider dans votre choix, quelques propositions (par ordre de préférence) :
Maurice Genevoix, Ceux de 14 (1916-1921). Rassemblant plusieurs romans écrits par un jeune sous-lieutenant normalien, blessé en avril 1915 dans la tranchée de Calonne, Ceux de 14 s'est imposé comme LE chef d'œuvre sur la Grande guerre. Faisant consensus autant pour ses qualités littéraires que sa probité historique, s'il ne faut lire qu'un seul livre, c'est celui-là.
Ernst Jünger, Orages d'acier (1920). Beaucoup moins antimilitariste qu'À l'ouest rien de nouveau, Orages d'acier est le premier roman de l'officier Ernst Jünger, à la fois horrifié et fasciné par son expérience du combat.
Remarque, À l'ouest rien de nouveau (1929). Symbole du pacifisme allemand, ce roman relate la guerre vue par le jeune Paul Baümer sur le front ouest.
Léon Werth, Clavel soldat (1919). Un roman (avec sa suite, Clavel chez les majors) qui pose un regard acide et sans concession sur la conduite de la guerre et le consentement général à la grande boucherie.
Roland Dorgelès, Les croix de bois (1919)
Roger Vercel, Capitaine Conan (1934)
Jean-Pierre Guéno, Paroles de poilus : Lettres et carnets du front (1914-1918), Librio, 2013.
Hemingway, L'adieu aux armes (1929)
Cendrars, La main coupée (1946)
Dos Passos, L'initiation d'un homme : 1917 (1920)
Vicente Blasco Ibanez, Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse (1916)
III. Cette réflexion sur le thème de la guerre doit aussi être pour vous l'occasion de lire (si ce n'est déjà fait) quelques-uns des chefs-d'œuvre de la littérature mondiale, qui soit ont la guerre pour thème central, soit contiennent d'importants passages mettant en scène la guerre, et que sont (par ordre chronologique) :
Homère, L'Iliade
Virgile, L'Énéide (29-19 av. J.-C.)
Rabelais, Gargantua (1534)
Stendhal, La chartreuse de Parme (1841)
Tolstoï, Guerre et paix (1869)
Céline, Voyage au bout de la nuit (1932)
Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent (1936)
Hemingway, Pour qui sonne le glas (1940)
Vassili Grossman, Vie et destin (1962)
IV. D'un point de vue philosophique, là encore il y a matière à lecture sur le thème de la guerre. En guise d'introduction, la lecture du livre de Gaston Bouthoul, La guerre, PUF, Que-sais-je ? (4e édition, 1969), ne peut être que profitable (même si certains passages sont un peu "datés").
Trois lectures sont indispensables pour aller plus loin : 1) Du témoignage de Jean-Norton Cru (1929). Œuvre d'un historien et ancien combattant, qui offre un regard averti sur la représentation (mythologique) que nous avons de la guerre. Par ailleurs très critique envers Le feu de Barbusse ; 2) La guerre comme expérience intérieure d'Ernst Jünger ; 3) "La nostalgie du front" de Pierre Teilhard de Chardin (très court texte téléchargeable en ligne). Ces deux derniers textes illustrent quant à eux la fascination que l'on peut éprouver pour la guerre.
Il peut par ailleurs être intéressant de jeter un coup d'œil aux traités de stratégie militaire classiques que sont : L'art de la guerre du Chinois Sun Tzu (Flammarion) et L'art de la guerre de Machiavel (GF, 1993 ou Tempus, 2011).